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dimanche 8 décembre 2013

La Mothaye


Etymologiquement le nom la Mothaye est formé des deux mots "motte" et "haie".
La "motte" vient d'un mot latin "mutta" qui désignait un tertre, une hauteur. A l'époque médiévale une motte était un tertre naturel ou artificiel qui pouvait servir d'assise aux premiers châteaux forts en bois. Et en effet la Mothaye se trouve au pied du tertre de Brion, colline de 88 mètres d'altitude, dominant les vallées de l'Authion, du Lathan et de la Loire.
En Maine-et-Loire plusieurs lieux-dits portent les noms de la Motte, la Mottaie ou la Mothaye. Le plus souvent le mot est déterminé par le nom du propriétaire : la Motte-d'Aubigné à Saint-Lambert-des-Levées, la Motte-Charnacé au Lion-d'Angers, etc
 Au sens primitif, la haie qui vient du mot normand "haia", désigne une palissade formée de bois vifs dont les branches sont enchevêtrées au point de la rendre impénétrable. On a ensuite appelé haie le terrain ou le bois ainsi enclos et defensable; c'est pourquoi ce nom est souvent donné à des mottes ou châteaux féodaux du XIème siècle, souvent entourés de cette sorte de défense.
Dans plusieurs chartes en faveur de l'abbaye du Voeu la forêt de Lillebonne est appelée "Haiam de Lintot", et la forêt d'Arques "Haia Archiorum". Ailleurs, le mot désigne plutôt une enceinte fermée de pieux et d'arbres; en effet on peut lire dans le Domesday Book, registre cadastral d'Angleterre institué par Guillaume le Conquérant, "ibi est una Haia in qua magna silva " (à cet endroit se trouve une haye comprenant une grande forêt) et "silva in qua sunt quatuor Hayae"(une forêt dans laquelle se trouvent quatre hayes). Charles 1er dit le Chauve défendit d'établir des hayes. Les mottes palissadées construites par les Normands furent peu à peu remplacées par les premiers châteaux forts en bois.
Sur la même commune que la Mothaye, on trouve à Brion un autre château appelé les Hayes. Dans le département on peut citer encore le chateau de la Haye à Contigné ou des Hayes-Gasselin à Andrezé.



Dictionnaire historique, géographique et biographique
 de Maine-et-Loire (1874-1878)
Célestin Port 
 
Medietaria :  la métairie désigne la terre concédée par un seigneur à un tenancier qui n'en a que l'usage, en échange d'un cens.
Horti : au singulier ce terme désigne simplement le jardin, mais ici au pluriel on peut le traduire par le mot parc.
Nemus : il s'agit de pâturages entourés de pallissades.




D'après l'Histoire généalogique de la noblesse de Touraine de Jean-Baptiste l'Hermitte de Souliers (1665), la terre de la Mothaye fut apportée en dot à la maison de Launay par le mariage, en 1521, de Marguerite, fille de Robin de la Fontaine, avec Guy de Launay.  Cette famille, qui en porta le nom depuis, en fut propriétaire jusqu'en 1873.


1-Launay 



Launay de La Mothaye (de),
 extraction, député aux États Généraux de Blois en 1545, maintenue en 1667, Brion en Anjou, Touraine.

Guy de Launay de la Mothaye épouse en 1521 Marguerite de la Fontaine, 
Jean de Launay de la Mothaye épouse en 1558 Barbe d'Argy,
Jean de Launay de la Mothaye épouse en 1583 Madeleine de Caillon,
Gabriel de Launay de la Mothaye épouse en 1615 Louise de la Grandière,
Gabriel François de Launay de la Mothaye épouse en 1668 Anne du Tertre des Roches, dame de Mirebeau,
Louis de Launay de la Mothaye épouse en 1699 Marie Rochereau,
Charles Louis Marie de Launay de la Mothaye épouse en 1735 Marguerite Françoise de Sigonneau,
Louis Pierre Gabriel de Launay de la Mothaye épouse en  1760 Flavie de Ménardeau,
Louis de Launay de la Mothaye épouse en  1796 Françoise de Billon,
Louis François de Launay de la Mothaye épouse en 1835 Gabrielle Pauline de Mauvise du Peux,
Paul Marie de Launay de la Mothaye épouse en  1870 Marie Yolande Marguerite de Bernard de la Fosse. 


Faire-part de mariage de Paul de Launay


Faire-part de décès de Paul de Launay

 A la mort de Paul Marie de Launay en 1873 la Mothaye passe dans la famille de son épouse, née Bernard de la Fosse, et écheoit au comte  Renaud  Bernard de la Fregeolière.
 
Sur les peripéties des seigneurs de la Mothaye pendant la Révolution, lire les Souvenirs et campagnes (1804-1883) de leur petit-fils, le général Joseph Édouard de La Motte-Rouge,  (1830-1875). 
 
 
2- La Frégeolière

 Armes des Bernard de la Frégeolière,
vieille famille du Beaugeois



Engagé dans l'aviation en 1914, le comte de la Frégeolière est breveté pilote en 1916. Affecté au sein de l'escadrille SPA 12, il combattra aux côtés de Turenne et Guynemer.
 
Il est le fils de Reynold Bernard de la Frégeolière qui a laissé une biographie du héros de la famille, Henri-Renéqui après avoir fait la campagne de 1792 à l'armée des Princes, il rej¤ignit l'armée de Condé, gagna ensuite l'Angleterre et fit partie de l'expédition de Quiberon. En 1796, on le trouve à l'armée de Puisaye à Vitré ; de là, il gagna l'armée de Scépeaux, où il chouanna dans le Craonnais et en Anjou

 

Sur cette photo on voit le Spad VII n° 3192 du Lieutenant Renaud Bernard de la Frégeolière de l'escadrille SPA 12 pendant l'automne 1917 - L'avion porte le nom de baptème "Arc V" - une fleur de lys, emblème personnel du pilote, et le fanion de la 12 - (Photo : SHD section Air de Vincennes - n° 93.1057 - Origine de Guingand).


 Ltt Renaud Joseph Bernard de la Frégeolière - Né le 29 avril 1886 à Angers (Maine-et-Loire) - Fils de Reynold Bernard de la Frègeolière et de Marie de la Barre de Danne - Engagé comme pilote au 2ème groupe d'aviation, le 22 août 1914 - Mécanicien / mitrailleur de l'escadrille V 29 (future N 112) du 2ème trimestre 1916 au 10 octobre 1914 - Fait prisonnier, le 10 octobre 1914 - Interné au camp de Merseburg - Echangé avec les Allemands comme grand blessé, le 20 juillet 1915 - Brevet de pilote militaire n° 2808 obtenu à l'école d'Avord, le 1er mars 1916 - Pilote de l'escadrille N 95 du CRP (future 461) du 15 mars 1916 à la fin avril 1916 - Pilote de l'escadrille N 463 / SPA 463 de la fin avril 1916 au 5 juillet 1917 - Nommé Adjudant, le 4 juillet 1917 - Pilote de l'escadrille N 12 / SPA 12 du 23 juillet 1917 au 21 avril 1918 - Une citation à l'ordre du régiment, le 2 janvier 1917 - Blessé au combat, aux commandes du SPAD VII n° 3192, le 21 avril 1918 - Hospitalisé à l'hôpital de Compiègne à compter du 21 avril 1918 - Président de la fédération internationale de bobsleigh de 1923 à 1960 - Décédé à Paris, le 16 avril 1981.

Il a raconté ses souvenirs dans deux ouvrages intitulés Croisières aériennes, Souvenirs d'un pilote de chasse G.C.II. 1916-1918, préfacé du général Weygand, et A tires d'Ailes, Carnet de vol d'un Aviateur et souvenirs d'un Prisonnier, 1917, préfacé par René Bazin.

Avec Guynemer, article de Renaud de la Frégeolière dans la Revue des Deux Mondes (1917)


"On annonce les fiançailles de Mlle Renée Combe Saint-Macary, décorée
de la Médaille de vermeil des épidémies, fille de M. et Mme Albert Combe
Saint-Macary, avec le comte Renaud de la Frégeolière, lieutenant pilote 
aviateur, chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille militaire
et de la Croix de guerre avec six citations, fils du comte de la Frégeolière
et de la comtesse née de Danne". 
 
(Le Figaro 19 mai 1920) 

Il avait épousé Renée Combe Saint-Macary, une élégante dont la garde-robe est conservée au musée Galliera à Paris. Le Figaro du 29 juin 1920 rend compte de cet évènement mondain :

    Samedi dernier a été célébré, en la chapelle paroissiale de Saint-Honoré d'Eylau, le  
mariage du comte Renaud de la Frégeolière, avec Mlle Combe Saint-Macary.


     La bénédiction nuptiale a été donnée par l'abbé Soulange-Bodin, curé de Saint-Honoré,
qui a prononcé une fort belle allocution, et le Saint-Père avait daigné envoyer sa bénédiction
aux jeunes époux.

     Les témoins étaient pour le marié le commandant du Seigneur et M. Bonvalet, son
beau-frère; pour la mariée M. Alphonse Combe et M. E. Brissé Saint-Macary, ses
grands-pères.

     Mgr le duc d'Orléans était représenté par le colonel de Tuite; S. A. R.  Mgr le duc
de Montpensier par M. Louis de Joantho;S. A. R. Mgr le duc de Vendôme, par le baron
Tristan Lambert.

     La traîne de la mariée était portée par Mlles Eliane Origet, Monique Soulas et M.
de Cadaval.

     La quête fut faite par Mlle Moret et M.J. Dupont, Mlle Marette et le comte Jean de
Vasselot, Mlle de la Frégeolière et M. G.Combe, Mlle de Danne et M. Flachaire.
Au cours de la cérémonie, M. Franz, de l'Opéra, le quatuor vocal Battaille, Mlle Micheline
Kahn, MM. Gaston Poulet et André Hekking, ont brillamment exécuté diverses oeuvres. 

     Remarqué :


     Général Brissé Saint-Macary, M. et Mme Henri Desprez, Mlle de Bonteville, comte et comtesse de Danne, M. et Mme Galaup, comtesse et Mlle de Bernard du Breil, Mme Vandrand, comte et comtesse de Courville, M. et Mme Origet, comte et comtesse de Boissard, M. et Mme Soulas, M.Bonvalet, comte d'Erceville, comte et comtesse Marcel de Bernard, Mlle Bormecarrère, comte et comtesse Robert de Boissard, comte, comtesse et Mlle de Contades, M. Ch. Brissé Saint-Macary Mme Fournes, vicomte de La Rochebrochard,
vicomte de Quénetain, marquis et marquise de Vasselot de Régné, M. et Mme Willy Blumenthal, M. et Mme Ch. Blûmenthal, duc et duchesse de Montmorency, comte et comtesse de Gramont, prince et princesse Constantin Mourousi, Mme Plagnier, M. ,et Mme Voelckel, duchesse de Cadaval,Mlles de Luynes, Mlles de Noailles, comtesse et Mlle de Canisy, comte Gérard de Pronleroy, marquise et Mlle de Nieuil, M. et Mme J. Weertz, M. et Mme Vaçherot, Mme Lutz, Mme Evain, marquis et marquise de Talhouët Roy, comtesse de Nicolay, vicomtesse de Rohan, Mme Potin, marquise de Juigné, Mlle Mathan, comtesse d'Hespel, M. et Mme Heurtaux, Mme Leboucq,comte et comtesse Arthur de Vogué, lieutenant Xavier de Sevin, comte Mailly'Nesle,baronne de Nervo, M. Bocquet, M. Denan, M.Poullain, M. Dressoir, M. Helstern, M. Jossier,comte et comtesse de Vesins, marquise de l'Enferna, M. Léon Aboucaya, M. et Mme Sueur, M. Pie, M. Hirtz, Mme Moret, Mme Saleza, M. et Mme Michel, M. Batcave, baron et baronne de Watteville, M. Alexis Fetterer, M.Charles Bardin, etc, etc.,

     Les employés et ouvriers de tous les établissements Combe et Cie avaient tenu à se
faire représenter par des délégations. 

   Après la cérémonie, Mme Combe Saint Macary a reçu dans les salons du Claridge's
Hôtel les nombreux parents et amis des deux familles.



Robe habillée, Jeanne Lanvin ,1909
don de la comtesse Renaud de la Frégeolière
 en souvenir de sa mère Mme Combe Saint-Macary
Mousseline de soie noire, soutache de fils métalliques or, galon en lamé or. Fond en satin de soie rose et taffetas de soie noir. - See more at: http://palaisgalliera.paris.fr/fr/oeuvre/robe-habillee-jeanne-lanvin#sthash.VJ9I6e0a.dpuf
Cette pièce a été portée par Madame Combe Saint-Macary, élégante parisienne, dont l’importante garde-robe, principalement datée des années 1910 et 1920, est conservée au Palais Galliera.
Attestant le succès de ce modèle de Jeanne Lanvin, alors à ses débuts, une  photographie d’Henri Manuel fut publiée en juin 1909 dans Les Modes. Le style Lanvin s’exprime à travers la ligne droite et la taille haute d’esprit Directoire, le raffinement des détails et les effets de transparence qui mettent en valeur la subtilité du coloris. Comme une signature, le décor vermiculé s’observe sur nombre de modèles de cette époque - See more at: http://palaisgalliera.paris.fr/fr/oeuvre/robe-habillee-jeanne-lanvin#sthash.VJ9I6e0a.dpuf
Cette pièce a été portée par Madame Combe Saint-Macary, élégante parisienne, dont l’importante garde-robe, principalement datée des années 1910 et 1920, est conservée au Palais Galliera.
Attestant le succès de ce modèle de Jeanne Lanvin, alors à ses débuts, une  photographie d’Henri Manuel fut publiée en juin 1909 dans Les Modes. Le style Lanvin s’exprime à travers la ligne droite et la taille haute d’esprit Directoire, le raffinement des détails et les effets de transparence qui mettent en valeur la subtilité du coloris. Comme une signature, le décor vermiculé s’observe sur nombre de modèles de cette époque - See more at: http://palaisgalliera.paris.fr/fr/oeuvre/robe-habillee-jeanne-lanvin#sthash.VJ9I6e0a.dpuf
(Mousseline de soie noire, soutache de fils métalliques or, galon en lamé or.
 Fond en satin de soie rose et taffetas de soie noir.)


3- La Guillonière

 Les armes des comtes de la Guillonnière
 telles qu'elles apparaissent encore aujourd'hui
 sur la façade sud du château de la Mothaye


(extrait du Nobiliaire et armorial de Bretagne par Potier de Courcy, 1862)

En 1910, Hilaire Jacques Marie Sarrebourse comte de la Guillonnière, général, commandeur de la Legion d'Honneur, qui vient de vendre le château d'Amenon qu'il tenait de sa femme, se porte acquereur de la Mothaye.

  

Il était le fils de Hilaire Emile Gilbert Sarrebourse de Guillonnière, Juge au Tribunal civil de première instance de Orléans.

Il avait épousé Marie Gabrielle Alexandrine, fille de François Rolland Mesnet de la Cour.

Le faire-part de décès de ce dernier, en 1899, au château d'Amenon, indique un lien de parenté avec Madame de Launay de La Mothaye.
 
En effet Marie Gabrielle Mesnet de la Cour était la soeur d'Elisabeth, qui avait épousé en 1869 Alexandre Marie Joseph Le Noir de la Cochetière, dont la mère Adélaïde Pocquet de Livonnière, était une fille de Scévole Pocquet de Livonnière et d'Adélaïde de Launay de La Mothaye.
 

Ouest-Eclair du 26 juillet 1930 :

4. Lamsdorff-Galagane

Armes de la maison de Galagane

En 1939 Anne Marie Berthe Touraud, née le 14 janvier 1900 à Laval, devient propriétaire de La Mothaye. Elle a épousé Hubert Joseph Burke, lieutenant de l'armée de l'air des Etats Unis, né à Chicago le 7 janvier 1894, ou elle va le rejoindre en 1919. 



Divorcée, elle épouse en secondes noces Nicolas Lamsdorff-Galagane, descendant du comte Konstantin Nikolaevich Lamsdorff qui, le 1er septembre 1894, avait été autorisé par l'empereur de Russie Alexandre III à relever le nom et les armes de son épouse Maria Pavlovna Galagane .


Le comte Pavel Konstantinovich Lamsdorf-Galagane
son épouse Natalia Nikolaevna et leur trois enfants:
Catherine, Gregory et Nicholas(à droite)
en 1925.

Le comte Lamsdorf et sa famille, qui avaient fui la Russie en 1920, s'installèrent à Paris en 1928. 

Sous le règne de l'empereur Paul 1er, le comte Lamsdorff avait été chargé de l'éducation du futur tsar Nicolas 1er. En 1858-59 le comte Alexander Nikolaevitch Lamsdorff, de passage à Paris commande des portraits de son épouse, née Maria Ivanova Beck, aux artistes les plus en vue de l'époque comme le photographe Disderi ou le peintre Winterhalter :

  

Plus tard le comte Vladimir Nikolaïevitch Lambsdorff ( Владимир Николаевич Ламсдорф) sera le ministre des affaires étrangères des tsars Alexandre III et Nicolas II.

5- Pastré

Blason Pastré

Armes de la famille Pastré

En 1952 Gaëtan Emmanuel Jean Marie Pastré, fils de Jacques Pastré et de Marie Philpin de Piépape achète la Mothaye. Issu d'une famille de négociants marseillais ayant fait fortune dans l'importation du coton d'Egypte, il épouse Gabrielle Paule Marguerite Marie de Montecler.

 Le château Pastré

Si le chateau Pastré, construit à Marseille en 1862, est tombé dans le domaine public pour devenir en 1995 musée de la faïence, le chateau de Montecler en Mayenne est quant à lui toujours propriété des marquis de Montecler.

Blason de  Montecler

 Armes des marquis de Montecler

Le château de Montecler

6- Charette de la Contrie 

File:Blason famille Charette de la Contrie GASO.svg 

En 1958  Maurice Claude Marie Joseph Gérard de Charette de la Contrie fait l'acquisition de la Mothaye. En 1951 il avait épousé  Denyse Marguerite Marie Ghislaine de Ramaix, fille du comte Gaston de Rameix, qui possédait le chateau de Grune en Belgique. 
Armes des comtes de Ramaix

Le château de Grune, à Nassogne (Belgique)
 où naquit  en 1921 Denyse, fille du comte Gaston de Ramaix

M.de Charette descendait de Charles Athanase de Charette, neveu du célèbre chef vendéen François Athanase de Charette (1763-1796), général des armées catholiques et royales, mort sans descendance
Charles Athanase de Charette, baron de la Contrie (1796-1848), promu à la pairie en 1823, avait épousé en 1827 Louise de Bourbon, comtesse de Vierzon, fille du duc de Berry et petite-fille du roi Charles X. En 1830 il accompagna en exil la famille royale, puis en 1832 il aida la duchesse de Berry dans sa tentative malheureuse de restauration au profit du comte de Chambord. En reconnaissance de ses services, la duchesse de Berry lui offrit son portrait par Vigée-Lebrun, que l'on pouvait voir jusqu'en 1983 dans le grand salon de La Mothaye. 

 
Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) La duchesse de Berry en robe de velours bleu,

Ce tableau montre la duchesse en robe de velours bleu, avec un diadème de perles. Il est la réplique, commandée par la princesse, de celui envoyé au Salon de 1824, où cette dernière arbore une tenue en velours rouge, dont elle fit également l’acquisition. Malheureusement le charme et la grâce naturelle du modèle ne suffisent pas à rattraper l’ouvrage d’une artiste vieillissante, et ce portrait quelque peu endommagé par un fâcheux repeint, ne contient pas le génie des représentations de Marie-Antoinette qui ont fait le renom de Madame Vigée-Lebrun.


7-1983-2007

C'est dans cette belle demeure que mes parents choisirent de s'établir pour leur retraite. On était pas trop loin de Paris, le climat y était doux et la maison ressemblait vaguement au pavillon central de la propriété de Sainte-Radegonde qui avait appartenu à mon grand-père (voir l'article à ce nom).

La famille s'y retrouvait régulièrement au fil des jours fériés et des anniversaires, et bien sûr aussi pour les grandes occasions : mariage, baptême ou décès. C'est le lieu où chacun d'entre nous reprenait sa place dans des rituels sacrés et immuables, dans un mythe inventé avant notre naissance à tous, qu'on nous avait appris à respecter et à reproduire, qui nous faisait souffrir mais qui nous rassurait, et auquel aucun d'entre nous n'aurait pu renoncer, échapper ou déroger.

On appliquait un grossier badigeon de lieux-communs et d'habitudes sur nos failles et nos secrets, sans vouloir comprendre que c'était cela même qui faisait notre lien, et non l'harmonie apparente  et le réalisme d'un décor de comédie sur lequel on ne cessait de s'extasier.

Dès que l'on quittait cette scène, où même le soir, quand chacun regagnait sa chambre, quand on éteignait les lumières, le charme s'évanouissait et la fiction disparaissait immédiatement.

Mais à La Mothaye, nous étions une famille.


Plan du château en 1825 


Plan des allées du château de La Mothaye
Projet du paysagiste André Leroy, vers 1845

Vue aérienne actuelle

L'axe nord-sud perpendiculaire au château a complètement disparu au profit d'un large arc de cercle fermé par les deux portails actuels, au nord et à l'ouest.



Les propriétaires actuels mettent régulièrement en ligne des photos de leur maison qui sont autant de preuves des soins qu'ils lui prodiguent et de l'amour qu'ils lui portent :



Façade sud, au premier plan la chapelle (1732)

 Façade nord, à gauche le chenil, au centre l'écurie

 La cour, au centre la chapelle, à droite la piscine







1 commentaire:

Chateau La Mothaye a dit…

Merci beaucoupe, thank you Eric so much for all this information about Chateau La Mothaye.

Actual information about La Mothaye at www.lamothaye.com

Erik et Rochelle van Dijk