Ainsi, les langues de l’Antiquité semblaient, beaucoup plus que les
langues actuelles, porter une très grande attention à l’éclat des
couleurs plus qu’aux couleurs elles-mêmes. Tant et si bien que l’on
s’est demandé si des noms de couleurs, quoique très éloignées les unes
des autres, telles que le bleu, le blanc, l’anglais black (noir), le latin flavus (blond), ne dérivaient pas d’une même racine indo-européenne *bhel-, signifiant « briller », que l’on retrouve, entre autres, dans l’allemand blinken, « briller », le latin flagrare, « être en feu », ou le grec phlox, « flamme ».
Et comment rendre, par exemple, dans d’autres langues, les différentes nuances qu’énonce Colbert en 1669 dans l’Instruction pour les teintures, où les bleus sont ainsi classés : Bleu
blanc, bleu naissant, bleu pâle, bleu mourant, bleu mignon, bleu
céleste, bleu de reine, bleu turquin, bleu de roy, bleu fleur de guesde,
bleu aldego, bleu d’enfer ?
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