Aulus Gellius, Noctes
atticae
"Hac fini ames,
tamquam forte fortuna et osurus, hac itidem tenus oderis, tamquam fortasse post
amaturus."
AIME sans perdre de vue qu’un
jour tu pourrais etre amene a hair, et de meme garde a l’esprit que ta haine
pourrait un jour se changer en amour.
Dionysia malo equidem esse
quam quod tu, Torquate, « amousos, anaphroditos, aprosdionysos ».
J’aime mieux me faire traiter
de dyonysia que d’être comme toi torquatus, etranger aux muses, a aphrodite et
a dionysos.
Plautus uerborum Latinorum
elegantissimus
Plaute maitre de l’élégance
en langue latine
Nulla 'st uoluptas
nauitis, Messenio, maior, meo animo, quam quom ex alto procul terram
conspiciunt.
iL N’est pas de plus grand
bonheur pour des marins, messenius, a mon avis, que le moment où encore a bord
ils aperçoivent au loin la terre.
Ego paenitere tanti non emo.
Je n’achete pas un repentir a
ce prix
"qui cum loqui non
posset, tacere non potuit."
Tout aussi incapable de
s’exprimer que de se taire.
successum enim fert fortuna, experientiam laus
sequitur.
l’audace, même infructueuse,
mérite les louanges, car le succès le plus souvent est le fruit du hasard.
Epigramma Pacuuii
uerecundissimum et purissimum dignumque eius elegantissima grauitate:
adulescens, tam etsi properas, hoc te saxulum rogat ut se aspicias, deinde,
quod scriptum est, legas. Hic sunt poetae Pacuui Marci sita ossa. Hoc uolebam,
nescius ne esses. Vale.
L’épitaphe de Pacuvius, chef
d’œuvre de modestie et de pureté, illustre l’élégante gravité de son
style : jeune homme, aussi pressé sois-tu, cette stèle t’appelle pour que
tu t’approches et que tu lises ce qui y est écrit. Ici reposent les restes du
poète marcus pacuvius. Voila ce que je voulais t’apprendre. adieu.
« Viuaria », quos
« paradeisous » Graeci appellant.
Le mot « verger »,
que les grecs désignent par le mot
« paradis ».
Pythagore commençait par
étudier la physionomie des jeunes gens qui se présentaient comme disciples, en
grec « ephysiognohmonei ». Ce mot signifie connaître les moeurs et le
caractère de l'homme d'après les traits du visage, la forme du corps et tout
l'extérieur de l'individu. Lorsqu'il avait trouvé un sujet capable, Pythagore
l'admettait aussitôt dans son école, où le nouveau disciple devait garder le
silence pendant un certain temps. Ce temps n'était pas de même durée pour tous;
il était proportionné au plus ou moins de capacité de chacun. Le disciple qui
gardait le silence écoutait attentivement ce que disaient les autres; il ne
pouvait ni demander l'explication de ce qu'il n'avait pas saisi, ni commenter
par écrit ce qu'il entendait. Au reste, ce silence ne durait pas moins de deux
ans. Ceux qui subissaient cette première épreuve étaient désignés par le nom
d'auditeurs « akoustikoi » : mais lorsqu'ils avaient appris les deux
choses les plus difficiles de ce monde, écouter et se taire, lorsqu'ils avaient
développé leur intelligence par ce long silence que l'on appelait discrétion « echemythia »,
ils pouvaient parler, interroger, écrire ce qu'ils avaient entendu, et émettre
leur opinion. On les appelait alors « mathehmatikoi »,
mathématiciens, du nom des sciences qu'ils avaient commencé à étudier et à
méditer : car les anciens Grecs, appelaient « mathehmata » la
géométrie, la gnomonique, la musique et les autres connaissances du même ordre.
Aujourd'hui le vulgaire appelle mathématiciens des hommes qu'il serait plus
juste de nommer Chaldéens, d'après le pays dont leur science tire son origine.
L'esprit orné de ces connaissances, les disciples étudiaient les merveilles de
l'univers et les principes de la nature : alors ils prenaient le nom de « physikoi »
physiciens. Après m'avoir donné ces détails sur l'école pythagoricienne : «
Maintenant, s'écriait mon ami Taurus, les jeunes gens qui abordent l'école
comme des profanes, non seulement ne se sont jamais exercés à la spéculation,
non seulement n'ont aucune teinture des lettres et des sciences, mais encore
ils donnent au maître la méthode qu'il doit suivre pour leur instruction. L'un
dit : "Enseignez-moi d'abord ceci"; l'autre : "Voilà ce que je
veux apprendre, et non cela". Celui-ci veut commencer par le Banquet de
Platon, pour y voir l'ivresse d'Alcibiade; celui-là par le Phédre, à cause du
discours de Lysias. Il en est, ô Jupiter! qui veulent lire Platon, non pour se
rendre meilleurs, mais pour former leur style; non pour être plus sages, mais
pour donner plus de gràce à leur élocution".
Telles étaient les
réflexions de mon ami Taurus, comparant nos jeunes philosophes avec les anciens
pythagoriciens. Nous ne devons pas oublier qu'une fois reçus dans l'école de
Pythagore, les disciples mettaient en commun leur patrimoine et leurs revenus,
formant ainsi une société indissoluble qui était l'image de cette antique
communauté de biens que l'on appelait, en droit romain, "ercto non
cito", héritage non partagé.
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