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dimanche 15 février 2015

Pline le Jeune- Lettres, Livre I, Lettre 15



[1,15] C- PLINIUS SEPTICIO CLARO SUO S-
(1) Heus tu! Promittis ad cenam, nec uenis? Dicitur ius: ad assem impendium reddes, nec id modicum. (2) Paratae erant lactucae singulae, cochleae ternae, oua bina, halica cum mulso et niue - nam hanc quoque computabis, immo hanc in primis quae perit in ferculo -, oliuae betacei cucurbitae bulbi, alia mille non minus lauta. Audisses comoedos uel lectorem uel lyristen uel - quae mea liberalitas - omnes. (3) At tu apud nescio quem ostrea uuluas echinos Gaditanas maluisti. Dabis poenas, non dico quas. Dure fecisti: inuidisti, nescio an tibi, certe mihi, sed tamen et tibi. Quantum nos lusissemus risissemus studuissemus! (4) Potes apparatius cenare apud multos, nusquam hilarius simplicius incautius. In summa experire, et nisi postea te aliis potius excusaueris, mihi semper excusa. Vale.

Dis-donc, toi ! je t’invite à ma table, et tu ne viens pas ? Pour la peine, je te condamne à en supporter toute la dépense, et je te garantis qu’elle n’est pas des moindres. J’avais fait préparer en effet pour chaque convive une laitue, trois escargots, deux œufs, de la semoule avec du miel et de la neige – n’oublie pas de compter la neige, et compte-la plutôt en premier, car elle a fondu avant tout le reste-, des olives, des betteraves, des concombres, des oignons, et mille autres mets encore et non moins raffinés. Tu aurais pu entendre des comédiens  dire un poème, ou chanter un air, voire, car telle est ma munificence, et l’un et l’autre. Mais tu as préféré,  chez je ne sais qui, des huîtres, de la vulve de truie, des oursins et des danseuses nues de Gadès. Tu en subiras les conséquences, je ne t’en dirai pas plus. Tu as agis grossièrement : tu as été malveillant, envers toi-même je ne sais pas, mais  envers moi à coup sûr, et oui pour tout dire surtout avec toi-même. Combien nous aurions plaisanté, ri et disserté ensemble ! Tu trouveras j’en suis sûr, et sans difficultés, bien des tables mieux achalandées ; tu n’en trouveras pas de plus gaies, de plus simples et de plus accueillantes. Essaie-je te prie, et s’il s’avère au final que tu ne préfères pas t’excuser partout ailleurs, alors excuse-toi chez moi pour toujours. Adieu.

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