Consules
Romani salutem dicunt Pyrro regi. Nos pro tuis iniuriis continuis animo tenus
commoti inimiciter tecum bellare studemus. Sed communis exempli et fidei ergo
uisum, ut te saluum uelimus, ut esset, quem armis uincere possimus. Ad nos
uenit Nicias familiaris tuus, qui sibi praemium a nobis peteret, si te clam
interfecisset. Id nos negauimus uelle, neue ob eam rem quicquam commodi
exspectaret, et simul uisum est, ut te certiorem faceremus, ne quid eiusmodi,
si accidisset, nostro consilio ciuitates putarent factum, et quod nobis non
placet pretio aut praemio aut dolis pugnare. Tu, nisi caues, iacebis."
« Les consuls romains saluent le roi Pyrrhus. A
cause de tes injures sempiternelles, notre inimitié ne faiblit pas, nous ne
renonçons pas à te déclarer la guerre. Mais pour prouver publiquement notre loyauté,
nous voulons aujourd’hui te sauver la vie, afin de pouvoir plus tard te vaincre
par les armes. Un de tes familiers, Nicias, est venu nous trouver pour demander
quelle récompense nous serions prêts à lui offrir, s’il parvenait à attenter secrètement
à tes jours. Nous lui avons déclaré que tel n’était point notre bon plaisir, qu’il ne devait rien attendre d’une telle entreprise ; par ailleurs nous t’en
informons pour que tu sois plus vigilant, et qu’ainsi, au cas où son projet soit malgré
tout couronné de succès, les autres cités ne puissent en tenir notre assemblée
pour responsable, et parce que l’idée de vaincre par l’argent, la récompense ou
la ruse nous est odieuse. Sache donc que si tu n’y prends pas garde, tu es un
homme mort ».