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mardi 12 juin 2012

Astrophel and Stella-Sir Philip Sidney (1554-1586)


    



XXXI

With how sad steps, O Moon, thou climb'st the skies !
How silently, and with how wan a face !
What, may it be that even in heavenly place
That busy archer his sharp arrows tries?
Sure, if that long with love-acquainted eyes
Can judge of love, thou feel'st a lover's case;
I read it in thy looks;  thy languisht grace
To me that feel the like, thy state descries.
Then, even of fellowship, O Moon, tell me,
Is constant love deemed there but want of wit?
Are beauties there as proud as here they be?
Do they above love to be loved, and yet
      Those lovers scorn whom that love doth possess?
      Do they call virtue there, ungratefulness?





 
Comme ton pas est lent, O Lune, lorsque tu t'élèves dans le ciel!
Comme tu es silencieuse, et comme ton visage est pâle !
Est-il possible que jusque dans ces régions éthérées
L'Amour encore lance ses traits cruels?

Pardieu, si toi qu'on prend toujours à témoin en amour,
Entendait quelque chose à l'affaire, tu t'avouerais vaincue.
Car je puis lire dans ton regard; cette grâce langoureuse,
Je sens la même chose, me parle de ton mal.

Puisque dans la souffrance nos coeurs sont frères, O Lune, dis-moi,
La constance en amour est-elle en ton pays une vue de l'esprit ?
Les beautés qui t'entourent ont-elles la fierté de celles d'ici-bas?

Préfèrent-elles à l'amour le plaisir d'être aimées,
Tout en méprisant l'amant qu'elles ont pris au piège,
Et le mot de vertu sert-il de masque à leur ingratitude?













  


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