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samedi 30 avril 2011
dimanche 24 avril 2011
Prince Hodong
Aujourd'hui je suis allé voir un ballet coréen : un joli spectacle, mais rien de renversant.
La musique est une sorte de musique de film de cinéma avec toutes les nuances des passions humaines, mélange de Tchaikovky, de Strauss et de sonorités orientales.
Pour la chorégraphie rien de sublime non plus, sauf peut-être la mort du cerf blanc, qui m'a fait penser pour son côté sauvage au Faune de Debussy.
Quelques jolies scènes de tambours coréens, de danse des sabres, une sorte de parade nuptiale entre deux faisans et très exotique, le prince se livrant à un exercice de calligraphie chorégraphiée sur un grand rouleau de tissu traversant la scène avec un énorme pinceau pour l'envoyer à Nakrang qui le lit en s'enroulant dans ce grand ruban de soie sur lesquels des caractères chinois sont écrit par des projecteurs.
Les costumes sont faits par un français, qui a eu la mauvaise idée de cacher les jambes des danseuses par de jolies robes longues...
samedi 23 avril 2011
estamperies
J'avais été trop longtemps raisonnable : cette semaine j'ai acheté trois estampes !
La première est un tableau printanier ("shunga") anonyme, attribué à l'école Utagawa, exécuté vers 1850, très explicite sur un magnifique fonds rouge :
Le camp de Takeda Shingen à la bataille de Kawanakajima,
exécuté entre 1847 et 1852
La troisième est en noir et blanc et représente un cavalier :
c'est ma première acquisition signée Hokusai Katsushika(葛飾 北斎), 1760-1849, qui à partir de 1800, se surnomma lui-même Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Hokusai est certainement l'un des artistes japonais les plus connus en occident , en particulier pour son oeuvre "Kanagawa oki nami ura" (Sous la vague de Kanagawa):
estampe tirée de la série intitulée : EHON SAKIGAKE Ni-Hen (Ehon Musashi-abumi),
Les étriers du soldat,
Tempô 7 ( 1836) 32 doubles pages
Editeur - Ichibei Izumi-ya
Graveur - Tomekichi Egawa
Graveur - Tomekichi Egawa
Dans la préface de ce recueil, Hokusai explique qu'il a cherché à exprimer la liberté de mouvement du corps humain revêtu d'une lourde armure. Au cours de ses aventures le héros, un moine-soldat nommé Miyamoto Musashi affrontera une carpe géante et un énorme serpent, livrera de nombreuses batailles contre les forces du mal et se portera au secours des pauvres et des déshérites. Cette série est réputée pour être le chef d'oeuvre d'Hokusai dans le genre des scènes de batailles.
lundi 18 avril 2011
Sénèque, Consolation à Polybe, chapitre 6
J'aime ce petit texte. Il est conçu comme une consolation à Polybe , secrétaire a studiis de l'empereur Claude, qui vient de perdre son frère.
Sénèque exhorte son ami à se consacrer aux devoirs de sa charge pour échapper au chagrin.
J'y vois surtout en creux un éloge de l'humilité et de ses avantages...
Bienheureux celui qui sait rester "in angulo", dans son coin.
Malheureusement, comme pour toute traduction, s'il est possible de rendre l'esprit du texte dans une langue agréable, il s'avère autrement difficile de trouver en français des formules capables de rendre leur force de frappe aux foudroyants raccourcis latins...
Redire avec des mots à soi, des idées qu'on a trouvées sous les mots d'un autre, c'est à la fois une façon de comprendre et d'expliquer; ce n'est pas tout à fait inventer, mais n'est-ce pas aussi une façon de penser ?
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vendredi 15 avril 2011
Le Palais GYEONGBOK
Le Palais est constitué de plusieurs enceintes rectangulaires. Chacune d'entre elles s'ouvre au sud par une grande porte donnant sur une esplanade qui conduit à l'enceinte suivante. Sauf la première, chaque enceinte est entourée de galeries à double travée de colonnes en bois peintes en rouge. Les portes sont à un étage et couvertes de toits à arrêtes courbes. Les poutres sont sculptées et peintes et suivent l'inflexion de la toiture: on parle de la "ligne de rein de l'avant-toit". Sauf la première porte, elles comportent plusieurs marches, car chaque enceinte est sur un niveau différent, de plus en plus élevé au fur et à mesure que l'on s'avance vers le centre du palais et que l'on va en direction de la montagne.
La première cour, entre les portes Gwanghwa et Heungnye
La deuxième porte : Heungnye-mon
La troisième porte : Geunjeong-mon
La salle du trône : Geunjeong-jeon
L'alcôve du trône royal
Derrière la salle du trône, un nouvelle enceinte abritant le Sajeong-jeon,
le bureau du roi
Plafond à caissons de bois peint dans le Sajeong-jeon,
Pignon à décor de briques
Le Gyotae-Jeon, pavillon de la reine,
donnant sur le Ami-san, un jardin décoré de cheminées en briques
Le Jagyeong-jeon,
palais de la reine-mère
Façade du Jagyeong-jeon
Porte et sa serrure
Porte du jardin
Hyangwon-jeong, le kiosque sur l'étang
Vue du sud, vers le mont Baegak
Hyangwon-jeong,
vue du nord
Palwu-jeong
mercredi 13 avril 2011
mardi 12 avril 2011
Quelques vers de Catulle, traduits par Mézigue
[2] Elégie sur l'oiseau de Lesbie Petit oiseau, délice de ma bien-aimée, son compagnon de jeu, qu'elle tient sur son sein, à qui elle offre le bout de son doigt, et dont elle provoque les piquantes morsures, quand sous le feu de mon désir elle invente un jeu dont j'ignore le charme soulageant ainsi sa douleur, et peut-être aussi son ardeur: je voudrais moi aussi pouvoir jouer avec toi et guérir ainsi les soucis de mon âme en peine! | II. fletus passeris Lesbiae PASSER, deliciae meae puellae, quicum ludere, quem in sinu tenere, cui primum digitum dare appetenti et acris solet incitare morsus, cum desiderio meo nitenti carum nescio quid lubet iocari et solaciolum sui doloris, credo ut tum grauis acquiescat ardor: tecum ludere sicut ipsa possem et tristis animi leuare curas! |
[3] Lamentation sur la mort de l'oiseau Pleurez, Vénus et Cupidon, et vous tous, amoureux de l'amour! Le petit oiseau de ma bien-aimée est mort, le petit oiseau, délice de ma bien-aimée, pour lequel elle aurait donné ses yeux! Doux comme le miel, il était attaché à elle comme un enfant l'est à sa mère; Jamais il ne quittait son giron, mais sautillant autour d'elle de-ci de-là Il ne chantait que pour sa maîtresse! Le voilà maintenant sur ce chemin ténébreux dont jamais on n'a vu revenir personne. Malheur à vous, tristes ténèbres qui dévorez jusqu'aux plus belles choses: qu'il était joli le petit oiseau que vous m'avez enlevé! O malheur! pauvre petit oiseau! c'est à cause de toi si les yeux de ma bien aimée sont à présent ravagés par les larmes! | III. Luctus in morte passeris LVGETE, o Veneres Cupidinesque, et quantum est hominum uenustiorum: passer mortuus est meae puellae, passer, deliciae meae puellae, quem plus illa oculis suis amabat. nam mellitus erat suamque norat ipsam tam bene quam puella matrem, nec sese a gremio illius mouebat, sed circumsiliens modo huc modo illuc ad solam dominam usque pipiabat. qui nunc it per iter tenebricosum illuc, unde negant redire quemquam. at uobis male sit, malae tenebrae Orci, quae omnia bella deuoratis: tam bellum mihi passerem abstulistis o factum male! o miselle passer! tua nunc opera meae puellae flendo turgiduli rubent ocelli. |
[5] À LESBIE Vivons, Lesbie de mon coeur, et aimons-nous; et avec insouciance faisons fi des commentaires aigris de nos aînés. Un soleil chaque jour peut mourir et renaître; quant à nous, une fois éteinte notre fragile flamme, il nous faut dormir une nuit éternelle. Donne-moi mille baisers, puis cent; encore mille autres, et une autre centaine; Et puis encore un millier, et cent encore; puis, après ces mille et ces cents, nous en brouillerons le nombre, pour ne plus savoir, et pour qu'un jaloux ne trouve à redire, en sachant combien furent nos baisers! | V. ad Lesbiam VIVAMUS mea Lesbia, atque amemus, rumoresque senum seueriorum omnes unius aestimemus assis! soles occidere et redire possunt: nobis cum semel occidit breuis lux, nox est perpetua una dormienda. da mi basia mille, deinde centum, dein mille altera, dein secunda centum, deinde usque altera mille, deinde centum. dein, cum milia multa fecerimus, conturbabimus illa, ne sciamus, aut ne quis malus inuidere possit, cum tantum sciat esse basiorum. |
[7] À LESBIE Tu me demandes combien de tes baisers il me faudrait, chère Lesbie, pour que j'en aie assez et plus qu'assez un nombre avoisinant celui des sables de Libye qui couvrent le sol de Cyrène où fleurit la férule, entre l'oracle de Jupiter brûlant et le tombeau sacré de l'antique Battus; un nombre égal à celui des astres qui, quand se tait la nuit, assistent aux furtives étreintes des humains, autant te faudrait il donner de baisers à ce fou de Catulle pour qu'il en ait assez et plus qu'assez, pour que les curieux ne puissent les compter, ni s'en emparer quelque mauvaise langue. | VII. ad Lesbiam QVAERIS, quot mihi basiationes tuae, Lesbia, sint satis superque. quam magnus numerus Libyssae harenae lasarpiciferis iacet Cyrenis oraclum Iouis inter aestuosi et Batti ueteris sacrum sepulcrum; aut quam sidera multa, cum tacet nox, furtiuos hominum uident amores: tam te basia multa basiare uesano satis et super Catullo est, quae nec pernumerare curiosi possint nec mala fascinare lingua. |
[8] À LUI-MEME Pauvre Catulle, cesse tes inepties, et ce que tu vois perdu, tiens-le pour perdu à jamais. Il fut un temps où le soleil pour toi brillait de mille feux, quand tu courrais aux rendez-vous de cette femme aimée de toi comme aucune ne sera jamais aimée. Alors que de joies nous furent accordées! ce que tu désirais elle ne le rejetait point, Oui, le soleil pour toi brûlait alors de mille feux! mais à présent elle ne veut plus, et toi même impuissant tu ne veux pas non plus. Ne poursuis pas celle qui te fuit, ne sois pas malheureux, mais dompte ton coeur, sois ferme, tiens bon. Adieu, femme cruelle! déjà Catulle résiste, contre ton gré il ne requiert ni ta présence ni ton attention. Ton tour viendra de souffrir quand on t'oubliera. Scélérate, sois maudite! A quoi bon te sert d'être en vie? Qui, maintenant, recherchera ta compagnie? Qui te trouvera belle? Qui aimeras-tu à présent? De qui dira-t-on que tu es la maîtresse? A qui donneras-tu tes baisers? De qui mordras-tu les lèvres? Quant à toi, Catulle, tiens bon fermement! | VIII. ad se ipsum MISER Catulle, desinas ineptire, et quod uides perisse perditum ducas. fulsere quondam candidi tibi soles, cum uentitabas quo puella ducebat amata nobis quantum amabitur nulla. ibi illa multa cum iocosa fiebant, quae tu uolebas nec puella nolebat, fulsere uere candidi tibi soles. nunc iam illa non uult: tu quoque impotens noli, nec quae fugit sectare, nec miser uiue, sed obstinata mente perfer, obdura. uale puella, iam Catullus obdurat, nec te requiret nec rogabit inuitam. at tu dolebis, cum rogaberis nulla. scelesta, uae te, quae tibi manet uita? quis nunc te adibit? cui uideberis bella? quem nunc amabis? cuius esse diceris? quem basiabis? cui labella mordebis? at tu, Catulle, destinatus obdura. |
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