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vendredi 31 décembre 2010

Mes estampes-2- Utagawa Kuniyoshi (歌川 国芳) 1797-1861

     Yoshisaburo, fils de Yanagiya Kichiemon, est né en 1797 dans une famille d'artisans teinturiers sur soie où il apprit à décorer le tissu. A 14 ans il entra comme apprenti à l'atelier d'estampes de Toyokuni I et prit le nom d'artiste de Kuniyoshi.
Un site très complet est consacré à son oeuvre à l'adresse suivante :


    A- Il commença sa carrière d'artiste indépendant en 1814 avec des portraits de comédiens mais ne connut de véritable succès qu'à partir de 1827, avec la série d'estampes intitulée "les 108 héros du Suidoken" (Shuihu zhuan en chinois) illustrant un roman chinois du XIVème siècle qui racontait les aventures d'une bande d'honorables bandits et rebelles, publiée par Kaga-ya Kichiyemon de 1827 à 1830.


Portrait de Botsu-usen Chôsei 
 (沒羽箭張清),
 en chinois Zhang Qing,
 tiré de la série "les 108 héros du Suidoken"
Tsûzoku Suikoden gôketsu hyaku-hachi-nin no hitori,
 通俗水滸傳濠傑百八人一個

On admire l'harmonie des tons bleus et bruns des premières estampes de l'école Utagawa qui ne connaissaient ni le vert ni le rouge, les détails du visage, du costume ou de la bannière, et plus encore la composition de cette scène pleine d'énergie qui montre le cheval élancé à travers la page en diagonale comme pour s'en échapper par le coin inférieur gauche, la queue du destrier et l'étendart (chargé d'un dragon, une tortue, un blaireau, un oiseau et un tigre) flottant dans le vent, le cavalier puisant dans un sac des pierres qu'il jette derrière lui.


Le British Museum tient en dépôt un autre exemplaire de cette estampe :



 On peut voir la série complète à l'adresse suivante :


    
     B- Dans la veine des portraits historiques Kuniyoshi fit également une série de 50 estampes intitulée "Taiheiki Eiyuden" (Histoires de héros) publiée par Yamamoto-ya Heikichi en 1848-49 et illustrant la "chronique de Nobunaga et Taiko Hideyoshi" écrite par Ryukatei Tanekazu (1807-1858).

     Ci-dessous 6 estampes que j'ai pu acquérir de cette série prestigieuse :



2 - Imagawa Jibu-no-tayu Minamoto Yoshimoto
Imagawa Yoshimoto 1519-1560, daimyo des provinces de Suruga et Totomi.

En 1560 il fit une tentative pour s'emparer de Kyoto avec une armée de 25.000 guerriers mais fut mis en déroute à Owari par le clan local de Oda Nobunaga qui ne disposait pourtant que de 2.000 soldats 


14-Takuma Geba-no-jo Morimasu
Sakuma Morimasa, serviteur de Shibata Katsuiye


24- Sama-no-suke Fujiwara no Yasuakira
Kato Yoshiaki 1563-1631

Né dans la province de Omi, il rêvait de devenir guerrier. Par son habileté à dresser un cheval sauvage, il frappa l'attention du samurai Sato qui l'adopta. Il fut un héros de la campagne de Corée (1592-1598) .




28 - Suzuchi Hida-no-kami Shigeyuki

Originaire de la région de Kii, il commandait les forces qui défendirent le temple de Ishiyama Honganji contre les attaques de Nobunaga de 1573 à 1580.



40. Sada Mutsu‒no‒kami Arimasa
dit encore Sasa Narimasa ou Kura-no-suke
(1536-1588)
Il s'enrôla dans les troupes de Oda Nobunaga en 1550 et reçu la province de Etchu en récompense, pour avoir aidé Shibata Katsuie à vaincre le clan Uesugi. A la mort de Nobunaga en 1584 il rejoint Tokugawa Ieyasu pour affronter Toyotomi Hideyoshi. Vaincu, il se rend à ce dernier qui l'épargnera. En 1587 il reçoit le fief de Higo dans la province de Kyushu. Suite aux difficultés qu'il rencontra pour écraser une révolte locale, il se suicida par seppuku en 1588 sur instruction d'Hideyoshi
Il porte dans son dos une bannière qu'on appelle sashimono typique de l'époque Sengoku décorée d'un démon (oni) noir.




43- Aigo Gozayemon Hisamitsu

Il était au service de Shibata Katsuiye, du clan Oda. A la bataille de Shizugamine en 1582 il livra un combat héroïque contre Kukushima Masanori que la légende a  comparé à la lutte du tigre contre le dragon.
     On peut voir la série complète à l'adresse suivante sur le site d'une gallerie de Munich :
      
     C- Kuniyoshi a sacrifié à la mode lancée par Hiroshige en créant lui aussi en 1852-53 sa série Kisokaidô rokujûku tsugi, 木曾街道六十九次之内 (Les soixante-neuf stations de la route  Kisokaidô, qui reliait Edo à Kyoto par l'intérieur des terres, tandis que la route Tokaidô longeait la côte). Le sujet principal de chacune des  estampes de cette série représente une scène historique, ou légendaire associée à une étape de la route, tandis que  dans un petit cartouche se trouve un paysage dépeignant les lieux. La pluspart des estampes sont numérotées de 1 à 69.

Station 9: Kumagaya (熊谷)
Kojirô Nao-ie sur son destrier Seiro (Tour du Sud)
Editeur: Yawata-ya Sakujirô
      Kojirô Nao-ie, fils du héros Kumagae no Jirô Naozane,   (熊谷 次郎 直実-March 24, 1141 – December 4, 1208), membres du clan Taira opposé aux Genji, et dont les exploits guerriers sont racontés dans le Heike Monogatari qui raconte la guerre de Genpei, en particulier au chapitre 9 intitulé "Premiers et seconds attaquants", dans lequel les chefs alliés rivalisent de fougue et de ruse pour avoir l'honneur de mener la bataille à Ichi-no-tani en 1184. 


Station 36: Yabuhara
Sue Harukata à la bataille de Itsukushima en 1555
Editeur: Sumiyoshi-ya Masagorô

        Sue Harukata (陶 晴賢, 1521 – October 16, 1555), portait le surnom de Saigoku-muso no Samuraidaisho, le général samurai sans égal dans les provinces de l'ouest. Il se suicida en 1555, après avoir perdu la bataille d'Itsukushima (厳島合戦) .
     Cette bataille est la seule à avoir eu lieu sur l'île sacrée de Miyajima, considérée dans son intégralité comme un sanctuaire shinto et sur laquelle il n'est permis ni de naître ni de mourir.

       On peut voir la série complète à l'adresse suivante :


      
  
    D- Tirée de la série "Histoires des valeureux généraux des provinces de Echigo et Kai" (Kôetsu yûshô den, 甲越勇將傳) publiée par Sumiyoshi-ya Masagorô en 1848-1849, ce beau portrait a cheval de Ô Hyôbu-shôyûToramasa (飫富兵部少輔虎昌) :

Obu Toramasa 1504-1565

      Il fut l'un des 25 généraux de Shingen Takeda. Surnommé « Le tigre sauvage de Kai », il était le frère de Masakage Yamagata. Il avait la charge honorifique de Hyôbu-Shôyû (兵部少輔). On lui confia le commandement du château d'Uchiyama dans la Province de Shinano où il se distingua en affrontant avec succès une armée de 8.000 hommes commandée par Uesugi Kenshin avec seulement 800 combattants. Ce fait d'armes et d'autres lui vaudront le surnom de Kai no mōko, « Le tigre sauvage de Kai ».

      On peut voir la série complète à l' adresse suivante :

    
 E-  Une de mes plus anciennes acquisition, ce portait de Shirafuji Hikoshichiro 白藤彦七郎, tiré de la série  Buyu hyakuden 武勇百傳 (A Hundred Stories of Military Valour), 1836 édité par Fujiokaya Hikotaro.


N'est représentée ici que la partie centrale du triptyque montrant Shirafuji Hikoshichiro portant sur ses épaules son cheval de combat à l'approche du temple Fukkaiji que l'on apperçoit en arriere plan.


F- En dehors de ces séries, je possède également une belle scène de bataille éditée en 1854 par Izumi-ya Ichibei :
  

 La grande bataille de Kawanakajima
(Shinshû Kawanakajima ô-kassen nozu
 信州川中嶋大合戦)

       
     Cette estampe représente l'affrontement qui eut lieu en octobre 1561 entre Shingen et Kenshin sur les berges de la rivière Kawanakajima : Kenshin monté sur un cheval farouche brandit son sabre et Shingen s'apprête à parer le coup. En arrière plan la bataille continue de faire rage dans un nuage de poussière grise dont émerge une forêt d'étendards et de lances.

        F- Enfin, ce portrait du célèbre stratège, le général Takeda Shingen :   
Takeda Shingen(武田信玄)
surnommé le Tigre de Kai
(1521-1573)
assis et tenant à la main un chapelet
 et un éventail de campagne
 Histoires de cent héros de grand renom, 1ère partie
(Meikô hyaku  den名高百勇伝)
 Editeur: Izumi-ya Ichibei
1843-1844



Blason du clan Takeda
Devise :



      風林火山, Fū-Rin-Ka-Zan, Vent, Forêt, Feu, Montagne


rapide comme le vent,
silencieux comme la forêt,
farouche comme le feu,
immobile comme la montagne.

 Sun Tzu "l'Art de la Guerre".


Mes estampes-1-Les maîtres de l'école Utagawa (歌川派)

   

      L' école Utagawa est un groupe d'artistes japonais du XIXè siècle  spécialisés dans l'uki-oe, l'estampe sur bois. La moitié des estampes japonaises parvenues jusqu'à nous ont été exécutées par des membres de ce courant. 
     Le fondateur Utagawa Toyoharu (1735-1814) joua un rôle important dans l'évolution de l'ukiyo-e, en y  ajoutant la dimension de la perspective qu'il avait étudiée dans les gravures italiennes de Guardi et Canaletto.
      La tradition voulait que les meilleurs élèves portent une partie du nom de leur maître. Ainsi le successeur de Toyoharu prit le nom de Utagawa Toyokuni, en japonais 歌川豐國, (1769 - 1825). Souvent appelé Toyokuni I, il est connu pour ses estampes de portraits d'acteurs de kabuki.  

TOYOKUNI I








Acteurs : Onoe Eisaburô  et Sawamura Gennosuke 
Datation acteurs 1791-1809
Kiwame (sceau de censure) 1790-1804

Editeur : Tsuru-ya Kinsuke (Tsuru-Kin) 1790s-1830s



Onoe Eisaburô
尾上榮三郎 

Le célèbre acteur Ôkawa Hashizô I porta le nom de Onoe Eizaburô I du 11e mois lunaire de 1788 au 10e mois lunaire de1809.

  
 
 Sawamura Gennosuke
澤村源之助

L'acteur Sawamura Sôjûrô IV porta le nom de Sawamura Gennosuke I du 1er mois lunaire de 1791 au 10e mois lunaire de1811.


 Parmi les successeurs de Toyokuni I figurent Kunisada, alias Toyokuni III et Kuniyoshi qui tous deux ont fait école et à qui je consacrerai chacun un article à part. 

 KUNIYASU
       Un autre des élèves de Toyokuni I, Kuniyasu ( 1794-1832), était voué à une grande carrière. Malheureusement il disparut à l'âge de 38 ans laissant une oeuvre peu nombreuse mais d'une trés grande qualité. Les rares estampes de ce magnifique artiste que j'ai pu acquérir sont parmi les préférées de ma petite collection:

Guerrier à cheval


Cinq "bijin" sous la neige

(bijin-ga, en japonais 美人画, signifie « peintures de jolies femmes » en réalité le plus souvent des courtisanes, des geishas ou encore des serveuses de maisons de thé).





KUNISADA II
     Parmi les successeurs de Toyokuni I figure aussi Utagawa Kunisada II (歌川国定)(1823–1880), un  des trois peintres japonais du style ukiyo-e à porter le nom « Utagawa Kunisada ».
       Élève de Toyokuni I, encore appelé Utagawa Kunisada I, il signe presque toutes ses premières créations « Baidō Kunimasa III ». Il prend le nom « Kunisada » quand il épouse la fille ainée de son maître en 1846, puis change encore de nom à la mort de son beau-père pour prendre celui de « Toyokuni ». Mais comme trois artistes portent le nom « Toyokuni » avant lui, Kunisada II est à présent souvent appelé Toyokuni IV...

Taira no Munekiyo

     Ce portrait illustre une scène de kabuki tirée du conte intitulé La Dame Tokiwa. Après la mort de son mari, tué par Taira no Kiyomori, Dame Tokiwa prit la fuite sous la neige avec ses trois fils pour se réfugier à Fushimi. Elle fut pourtant contrainte de revenir, quand elle apprit que Kiyomori  avait pris sa mère en otage. Dans l'estampe de gauche (que je ne possède pas mais que j'ai touvé sur internet), elle est agenouillée dans la neige, ses enfants réfugiés sous son large kimono. Elle salue un samourai qui se porte à son secours. Il s'agit de Taira no Munekiyo, qui sous un pin couvert de neige, vêtu d'un magnifique costume et dans la posture classique de l'acteur de kabuki, désigne de la main une pancarte pour indiquer le chemin à la mère en détresse.



Ichiosai KUNICHIKA (1835-1900)

Horyukaku ryoyu tsutomu
Two brave men on the roof of Horyukaku


An illustration of an episode from Takizawa Bakin's novel ( 1767 – 1848 ) Nanso Satomi hakkenden no uchi Houka no zu [The tale of the eight loyal dogs of the house of Satomi], where the 'Dog-Hero' Inuzuka Shino and Inukai Genpachi, unaware that they are brothers, fight each other on the roof of the Horyukaku pavilion of Koga castle beside the Tone River

The Daimyo, the Lord of Satomi, ordered Kenpachi to kill Shino – a strong man and great fighter who had killed some twenty retainers of the Lord. The pair fought on the roof only to fall into a boat on the river which broke loose and floated out to sea. The pair were discovered unconscious.
 
Another, earlier triptych was designed by Kuniyoshi c 1836. Published c 1860 by Izutsuya. 

 


     HIROSHIGE 

Toyoharu le fondateur de l'école Utagawa,  eut également pour élève Toyohiro, qui lui-même forma le célèbre Utagawa Hiroshige.

Utagawa Hiroshige, en japonais 歌川広重, (1797 -1858 ).

    Hiroshige, en développant l'idée d'Hokusai qui venait de publier ses "Trente-six vues du Mont-Fuji", consacre l'apparition du paysage comme thème majeur de l'estampe, et plus particulièrement la représentation des lieux célèbres.
     Il connut un immense succès avec plusieurs séries d'estampes représentant les 53 relais du Tokaido, la route de la mer de l'est, l'axe vital du Japon, reliant Tokyo à Kyoto.
 Ce projet de guide touristique en images est à rapprocher du roman
Tōkaidōchū Hizakurige de Jippensha Ikku (十返舎一九, 1765-1831) dont il est question en particulier ci dessous à la station n° 37.

     Cet itinéraire de 500 kilomètres se faisait en deux semaines, généralement à pied, ou pour les plus aisés à cheval ou en palanquin. Hiroshige fit le voyage en 1832 et en rapporta une première série d'estampes intitulée :

 Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō 
 (東海道五十三次, Tōkaidō Gojūsan-tsugi) 

éditée en 1833 et 1834 par Hoeido. 

    Le succès de cette oeuvre fut tel (on parle de 10.000 exemplaires) qu'Hiroshige en produisit onze versions différentes au cours de son existence. 

         La série qui nous intéresse ici et qui est la cinquième, fut éditée par Tsutaya en 1855. Sa particularité réside dans le fait qu'elle est conçue pour être imprimée sur des feuilles de papier au format oban habituel (39 x 26 cm) mais, ce qui est tout à fait nouveau et original, dans le sens de la hauteur, ce qui oblige à réinventer, grâce à la perspective, de nouveaux cadrages. C'est pourquoi on l'appelle le plus souvent la série tate-e (verticale).
 En réalité il y aura 55 estampes dans cette série également intitulée "Images des lieux célèbres sur la route des 53 étapes 五十三次名所圖會(竪絵東海道).
 


9 - Ōiso: Saigyō's Hermitage at Snipe Marsh 
 (Ōiso, Shigitatsusawa Saigyō-an)




10 - Odawara: Fishing Huts on the Beach
 (Odawara, kaigan gyosha)
    
 
 11- Hakone 箱根
Périple nocturne dans les montagnes de Hakone 

Inscriptions et marques

  Titre de la suite. Emplacement : en haut à droite rectangle rouge. " [TOKAIDO GOJUSAN TSUGI MEISHO ZUE = les cinquante-trois vues célèbres du Tokaido]".
  Titre. Emplacement : en haut à droite carré jaune. " [Hakone]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : au milieu à gauche. " [Nom du censeur]".
- Signature. Emplacement : au milieu à gauche rectangle rouge. " [HIROSHIGE]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : en bas à droite. " [sceau de la censure : date : 7ème mois de l'année 1855 - à confirmer]".
  Sceau. Emplacement : en bas à droite. " [sceau de l'éditeur Tsutaya Kichizo]".


13- Numazu 沼津
Le Mt. Fuji et le Mt. Ashigara vus de Numazu par temps clair après une averse de neige

 Inscriptions et marques

  Titre de la suite. Emplacement : en haut à droite rectangle rouge. " [TOKAIDO GOJUSAN TSUGI MEISHO ZUE = les cinquante-trois vues célèbres du Tokaido]".
  Titre. Emplacement : en haut à droite carré jaune. " [Numazu]".
  Signature. Emplacement : au milieu à gauche rectangle rouge. " [HIROSHIGE]".
Sceau, Visa de censure. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de gauche : nom du censeur
sceau de droite : date : 7ème mois de l'année 1855 - à confirmer]
".
  Sceau. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de l'éditeur Tsutaya Kichizo]".



14-Hara 
On admire l’inventivité de l’artiste qui pour exprimer la taille du Mont Fuji 
en représente le sommet à l’extérieur du cadre comme s’il était trop grand pour être contenu dans une seule page.

15- Yoshiwara 吉原宿
Les marais du mont Fuji et la plaine d'Ukishima près de Yoshiwara

Inscriptions et marques

  Titre de la suite. Emplacement : en haut à droite rectangle rouge. " [TOKAIDO GOJUSAN TSUGI MEISHO ZUE = les cinquante-trois vues célèbres du Tokaido]".
  Titre. Emplacement : en haut à droite carré jaune. " [Yoshiwara]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : au milieu à gauche. " [Nom du censeur]".
Signature. Emplacement : au milieu à gauche rectangle rouge. " [HIROSHIGE]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de la censure : date : 7ème mois de l'année 1855 ]".
Sceau. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de l'éditeur Tsutaya Kichizo]". 



 (Iwabuchi no oka yori Fujikawa chōbō)

17 -Yui-shuku 由比宿

 Inscriptions et marques

  Titre de la suite. Emplacement : en haut à droite rectangle rouge. " [TOKAIDO GOJUSAN TSUGI MEISHO ZUE = les cinquante-trois vues célèbres du Tokaido]".
  Titre. Emplacement : en haut à droite. " [Yui]".
  Signature. Emplacement : au milieu à gauche en bas. " [HIROSHIGE]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : en bas à gauche. " [Nom du censeur]".
  Sceau, Visa de censure. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de la censure : date : 7ème mois de l'année 1855 - à confirmer]".
- Type : Sceau. Emplacement : en bas à gauche. " [sceau de l'éditeur Tsutaya Kichizo]".


18- Okitsu-gawa 奥津 (興津)
Okitsu-gawa Satta no mori
  The Satta Foothills from the Okitsu River near Okitsu 
Editeur :  Tsuta-ya Kichizö 
1855, 7ème mois


19-Ejiri: Tago Bay and Miho no Matsubara 
(Ejiri, Tago no ura, Miho no Matsubara)



22 Okabe: The Narrow Ivy-Covered Road at Mount Utsu 
 (Okabe, Utsu no yama tsuta no hosomichi)





 

 27--Kakegawa
  "Kakegawa, Akiba michi shijûhachi segoe"
Passage du gué des 48 torrents sur la route d'Akiba

Editeur :  Tsuta-ya Kichizö 
1855


32- Arai 

荒井 渡舟着岸 御関所 

Bateaux approchant de la douane à Arai


34- Futagawa (二川): Post House on Monkey Plain 
 (Futakawa, Sarugababa tateba)


御油 本野ヶ原 本坂ごえ
36- Le col de Honzaka et la plaine de Honnogahara près de Goyu
1855


37- AKASAKA

 赤坂 縄手道にて弥二、喜多八を狐とおもひて ちふちゃく(打擲)する

Yajirobe déguisé en renard attaque Kitahachi à coup de bâtons 
sur la route de Nawate près d'Akasaka



Tōkaidōchū Hizakurige


Le Tōkaidōchū Hizakurige (東海道中膝栗毛), abrégé en Hizakurige, est un roman comique picaresque (kokkei-bon) écrit par Jippensha Ikku (十返舎一九, 1765–1831), relatant les mésaventures de deux voyageurs sur le Tōkaidō, principale route entre Edo et Kyoto au cours de l'époque d'Edo. Le livre est publié en douze parties entre 1802 et 1822.

Les deux principaux personnages, qui voyagent d'Edo à Kyoto sur la route du pèlerinage au Ise-jingu, s'appellent Yajirobē (彌次郎兵衛) et Kitahachi (喜多八). Le livre, bien que d'un style comique, est écrit comme un guide de voyage pour la route du Tōkaidō. Il détaille les sites célèbres à chacune des 53 stations le long de la route, où les personnages, souvent appelés Yaji et Kita, se trouvent fréquemment dans des situations hilarantes. Ils se déplacent de station en station, principalement intéressés par la nourriture, le saké et les femmes. Originaires d'Edo, ils voient le monde à travers le prisme d'Edo, se jugeant eux-mêmes plus cultivés et avertis en comparaison des compatriotes qu'ils rencontrent.

Le Hizakurige est un roman comique qui fournit des informations et des anecdotes relatives aux diverses régions parcourues le long du Tōkaidō. Le tourisme est en plein essor au cours de la période d'Edo, lorsqu'est écrit le Tōkaidōchū Hizakurige. Cette œuvre est l'un des nombreux guides qui ont proliféré, pour aiguiser l'appétit du public pour le tourisme.

Certains des épisodes de ce roman ont été illustrés par de célèbres artistes ukiyo-e tels qu'Utagawa Hiroshige.


Voyages de Yaji et Kita


Comme ils font leur chemin, ils laissent derrière eux une traînée de plaisanteries grossières et nombre de calembours. Ils se moquent d'une Sankin kōtai (procession de daimyo), ils trompent des commerçants à court d'argent et sont trompés à leur tour. Dans une auberge, ils se ridiculisent parce qu'ils ne savent pas comment utiliser la baignoire, et se brûlent le derrière plutôt que de demander de l'aide.


À Ueno, l'un d'eux prétend être Ikku lui-même, avant qu'il ne s'avère être un imposteur. À cette occasion, ils se brûlent et débattent de la façon de manger des pierres chaudes qui leur ont été servies par l'aubergiste. Ils se révèlent bientôt comme des insensés : Les pierres sont destinées au séchage de la konnyaku pour améliorer la saveur, pas pour manger.


Des événements comiques s'ensuivent souvent lorsque Yaji ou Kita essayent de se faufiler dans le lit des femmes, ce qui arrive dans différentes auberges le long de la route.



38-Fujikawa, Sanchu Yamanaka no Sato Miyajiyama
Neige sur le village de Yamanaka, au bord de la rivière Fuji



 40 Chiryū: The Former Site of the Irises at Eightbridge Village 
 (Chiryū, Yatsuhashimura kakitsubata no koseki)




41 - NARUMI ,
 Shops, Selling the Famous Arimatsu Tie-dyed Cloth 
 鳴海 名産 有松志ぼり店

 42 Miya: Atsuta Terminal of the Shichiri Ferry 

 (Miya: Atsuta no eki Shichiri no watashiguchi)

 



No. 43, Kuwana: Ferryboats at Shichiri

 (Kuwana, Shichiri no watashibune),

 

 

 No. 46, Shôno:

 Ancient Remains at Shiratori Mound
 (Shôno, Shiratori zuka koseki)

 

 

  No. 51Minakuchi,

(Minakuchi Matsu-yama)

 水口 名松平 松山の麓

Plateau and the Foothills of Mt. Matsu 


  

大津 三井寺観音堂より大津の町、湖水眺望 

N° 54 -Vue du lac Biwa et de la ville d'Otsu, depuis le pavillon dédié à Kannon au temple Mii

1855

Tsuta-ya Kichizö < Tsutakichi > Köeidö (c. 1800s~1910s)
 蔦屋吉蔵 <蔦吉>紅英堂享和~明治


    On peut consulter la série originale dans son intégralité à l'adresse suivante dans une jolie petite édition en anglais  : 

https://issuu.com/roningallerynyc/docs/webfinal-upright_tokaido_book_v2 

ou voir la série des images (qualité mediocre) en cliquant sur  Vertical Tokaido (1855)




*****
J'ai également trouvé deux estampes de l'édition posthume dite "Memorial Edition", publiée l'an 24 de l'ère Meiji (1891) par l'éditeur Kodama Matashichi, qui fut imprimée avec les bois originaux de l'édition de 1855, auxquels ont été ajoutés en marge la mention et la date de la ré-édition.
  

  嶋田 大井川 駿岸
24- La rive Suruga de la rivière Oi près de Shimida

 
 金谷 坂道より大井川眺望
25 - Vue de la rivière Oi depuis la pente de Kanaya 

 
*****

    Dans une autre version des 53 stations de la Route du  Tokaido, publiée en 1840-42 (tempo 11-13), surnommée "Kyôda Tôkaidô", et d'un format plus petit dit "shuban" (20,5 cm x 10 cm), j'ai également trouvé cette jolie estampe intitulée "Tsuchiyama"  publiée par Sanoya Kihei (Kikakudô) :

http://data.ukiyo-e.org/famsf/images/5049161418110090.jpg

Inscription :

急ぐとも心してゆけすべりなばあと戻りせん雨の土山 柴の門茶女

Signature :

Hiroshige ga 広重画
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Hiroshige a exécuté encore une série intitulée :

" 36 vues du Mont Fuji "
 (冨士三十六景),
Editeur :
Tsuta-ya Kichizö < Tsutakichi > Köeidö (c. 1800s~1910s)
 蔦屋吉蔵 <蔦吉>紅英堂享和~明治

 dont ces trois magnifiques vues datées de 1859 :

東都飛鳥山
8- Le Mont Asuka dans Capitale de l'Est


 
 雑司ヶや不二見茶や
9 - Le pavillon de thé et sa vue sur le mont Fuji à Zoshigaya



                                   駿河 三保の松原
              N° 24- La Forêt de Pins à Miho, province de Suruga


 *****

     Hiroshige composa également une autre série représentant les panoramas renommés du Japon intitulée :

"Vues célèbres des 60 et quelque provinces"

un ensemble de 69 vues au format oban tate-e, datées de 1853 à 1856, année où elles furent éditées par Heisuke Koshihei.


27.Province de Shimotsuke , Mont Nikko, cascade d'Urami 










37- Tsurigane-Zaka, La Côte du Miroir, Province de Tamba
datée du 12ème mois de l'année du boeuf (1853 )

On peut voir la série complète à l'adresse suivante :

http://www.hiroshige.org.uk/hiroshige/60_odd_provinces/60_odd_provinces.htm

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 Ōmi hakkei
近江八景(魚栄版)
HUIT VUES DE LA PROVINCE D'OMI 
Editeur :Uoya ( Totoya, Sakanaya ) Eikichi < Uoei > Odaya
1857


Cette série a été inspirée par les Huit Vues de Xiaoxiang en Chine, qui ont été peintes pour la première fois au 11ème siècle, puis introduites au Japon comme thème populaire au 14-15ème siècle. Le thème a ensuite été utilisé pour décrire la province Omi en poésie par le prince Konoe Masaie et de son fils, le prince Hisamichi, aux 15-16e siècles. Les Huit Vues d'Ōmi devinrent alors un sujet populaire pour des artistes tels que Suzuki Harunobu et Utagawa Hiroshige. Le thème a continué à se développer, étant transposé à d'autres lieux et contextes dans un processus que les Japonais appelaient Mitate.



Hiroshige a produit à lui seul près de 20 séries différentes "Omi hakkei". D'autres artistes ont suivi et le thème "Huit vues de" a été crée pour d'autres régions du Japon.

La série datée de 1857 dont est extraite l'estampe ci-dessous est une des plus tardives de la carrière d'Hiroshige ; c'est la seule qui soit conçue sur le format vertical (portrait) et non plus horizontal (paysage), une innovation qui caractérise l'oeuvre de Hiroshige.
 


2 - Lueur du soir au pont sur le pont de Seta

勢多(瀬田)の夕照

Le long pont chinois qui traverse la rivière Seta était une étape obligée de la route du Tokaido. en arrière plan on apperçoit le Mikamiyama, le "Mont Fuji d'Omi".

On peut voir une dizaine de versions de cette série toutes signées Hiroshige dont la plus ancienne date de 1830 à l'adresse suivante :

http://www.hiroshige.org.uk/hiroshige/Views_Of_Omi/Views_Of_Omi.htm

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Une autre série célèbre est intitulée:
 
"100 vues célèbres d'Edo" 
名所江戸百景

Elles ne sont pas classées dans l'ordre de leur création, étalée de 1856 à 1858, mais ont été regroupées en 4 parties correspondant aux 4 saisons.

La première partie intitulée "Printemps" regroupe les estampes 1 à 42; la Falaise de Suwa, dont la marge de droite sans doute abîmée, a malheureusement été découpée, porte le n° 15 :

日暮里諏訪の台
 15- La falaise de Suwa à Nippori
 Nippori Suwanodai
mai 1856

L’artiste nous donne à voir les jardins du temple de Suwa Myojin, situé à la campagne mais proche cependant des quartiers de Nippori, Ueno et Asakusa, de telle sorte qu’il reçoit de nombreux visiteurs qui peuvent jouir de la vue tout en prenant le thé. Entre deux bosquets de cerisiers en fleurs se dressent deux magnifiques cèdres dans l'axe de l'image. On perçoit au fond à droite la silhouette du mont Tsukuba avec son double sommet.

 
Les vues 73 à 98 sont regroupées sous le chapitre Automne et voici les 5 estampes que j'ai pu rassembler de cette saison :


N° 78 - Teppōzu et le temple de Tsukiji Monzeki  
(鉄砲洲築地門跡, Teppōzu Tsukiji Monzeki)
juillet 1858
La partie inférieure de ce large panorama est occupée par les voiles de navires marchands, puis au centre de l’image, plusieurs bateaux de pêche et enfin un village sur la rive opposée de la rivière. Au fond du panorama se trouve le toit impressionnant du Nishi-Hongan-ji de la secte bouddhiste Jōdo-shinshū, affilié au temple homonyme de Kyoto. Fondé en 1617 dans le quartier de Hamacho au sud d’Asakusa, le temple est transféré dans le quartier de Tsukiji (littéralement « terre-plein ») après le grand incendie de Meireki de 1657, où il prend le nom de Monzeki Tsukiji. Quand la planche est créée, le temple est en reconstruction après avoir été détruit par une tempête en 1854, mais l'artiste choisit de le rendre dans sa forme idéale, en accord avec la notion de meisho (« vue célèbre ») qui imprègne toute la série. Comme l'estampe 79, celle-ci porte un titre différent de la série : Suppléments divertissants aux Cent fameuses vues d'Edo (Edo hyakkei yokyō). Probablement Hiroshige veut-il mettre fin à cette série après avoir déjà produit 110 estampes. Mais devant le succès de la série auprès du public et sur l’insistance de son éditeur, il reprend le titre original.


     N ° 83 - Automne : (品川すさき) Shinagawa Susaki 
Avril 1857
Serie :
名所江戸百景
 Meisho Edo hyakkei
Cent vues célèbres de Edo

     Ce large panorama aérien montre la baie d’Edo dans le quartier de Shinagawa. Au bas de l’image coule la rivière Meguro, enjambée par un pont qui mène au terrain qui donne son nom à cette planche et où est situé le sanctuaire Benten, dont le bâtiment principal est clairement illuminé et accessible par un tori (portail) rouge. Benten est l'abréviation de Benzaiten ( Sarasvati en sanskrit), divinité bouddhiste des rivières et des lacs ainsi que de la chance en affaires. D'autres sanctuaires de Benten apparaissent dans les planches 72, 87, 88 et 117. Sur la petite péninsule, on observe plusieurs navires qui transitent par la paisible bais d’Edo dont les eaux limpides laissent transparaître le grain du bois utilisé pour la gravure. Le ciel, traversé de volées d’oiseaux, suggère un soleil couchant .
 

 N ° 84 - Meguro Jiji ga chaya
La maison de thé du vieil homme à Meguro 
1857, année du serpent
Serie : 名所江戸百景
 Meisho Edo hyakkei
Cent vues célèbres de Edo

       Au pied d'une butte plantée de pins, des promeneurs font une halte dans une buvette en plein air. De là, s'offre à eux un point de vue magnifique sur le paysage alentour, avec des champs à perte de vue, des pinèdes. Au loin, derrière une chaîne de montagne surgit le mont Fuji. 





N° 91- À l'intérieur du sanctuaire Akiba à Ukeji 
 (請地秋葉の境内, Ukechi Akiba no keinai?)

août 1857


 Cette vue aérienne montre l’étang du beau jardin du sanctuaire d’Akiba dont les divinités protègent des incendies. La planche met en valeur les feuilles d’érable aux couleurs orange et ocre reflétées par l'eau. Dans le coin inférieur gauche se trouve un pavillon de thé sur la terrasse duquel un moine peint le paysage qu'il a devant lui. Il s’agit peut-être d’un autoportrait de Hiroshige, selon l’historien d’art Henry D. Smith. Dans ce cas, la femme à ses côtés est son épouse, Yasu, accompagnée de sa fille Tatsu. Cette hypothèse est corroborée par la relation spéciale qui existe entre la famille et le sanctuaire Akiba où Hiroshige III, le dernier disciple de l'artiste et l'époux de sa fille Tatsu, a posé une plaque commémorative à l’occasion du 25e anniversaire de la mort du maître



N° 96 - Horie and Nekozane 堀江ねこざね  1856

Horie et Nekozane sont deux villages situés sur les rives opposées de la rivière Kyūedo (« vieil Edo ») — un affluent de l’Edo-gawa — réputé pour ses excellents fruits de mer. Les méandres de la rivière structurent toute la composition qui entraîne le regard vers le fond de l’image où s’étend la baie d’Edo. Dans la partie inférieure, deux personnages sont représentés sur une bande de terre en train de chasser les oiseaux (probablement des pluviers argentés) avec un filet dissimulé dans le sable. La partie centrale est occupée par les deux villages que relient deux ponts enjambant la rivière encombrée d’embarcations. Sur la droite, à moitié caché par la forêt de pins, se trouve un petit sanctuaire qu’annonce un torii. De la brume du fond émerge l’imposante silhouette du mont Fuji, baigné d’une pénombre rougeâtre. Le sceau de la censure porte la marque du deuxième mois de l’ère Ansei 3 (1856), c’est donc l'une des premières estampes de la série réalisée par l’artiste.


      C'est de cette série que sont tirés quelques uns des chefs d'oeuvres les plus universellement connus de Hiroshige comme la n° 36 :Vue de Massaki depuis la forêt du sanctuaire Suijin à travers une fenêtre ronde, n° 48  Le pont Suidō et le quartier Surugadai avec son koinobori en premier plan (bannière en forme de poisson) , la n° 58 Averse sur le pont Shin-Ōhashi à Atake toute striée de pluie tombante, la n° 64 Le jardin d'iris de Horikiri , la n° 65 À l'intérieur du sanctuaire Kameido Tenjin dont le taikobashi (pont tambour) a servi d'inspiration à Claude Monet quand il créa son jardin de Giverny la n° 89 Le « pin de la Lune » à Ueno qui frôle l'abstraction d'une calligraphie zen, la n° 99 Le Temple Kinryūzan à Asakusa avec son énorme lanterne en premier plan, la n° 107 Fukagawa Susaki et Jūmantsubo vue par un aigle ou encore la n° 111 Le pont tambour de Meguro et la pointe du soleil, un de ces paysages de neige dans lesquels excelle Hiroshige.


    Les Cent vues d'Edo constituent, avec Les Cinquante-Trois Stations du Tōkaidō et Les Soixante-Neuf Stations du Kiso Kaidō, l'une des séries d'estampes majeures que compte l'œuvre très abondante du peintre japonais Hiroshige. Malgré le titre de l'œuvre, réalisée entre 1856 et 1858, il y a en réalité 119 estampes qui toutes utilisent la technique de la xylographie (gravure sur bois). La série appartient au style de l'ukiyo-e, mouvement artistique portant sur des sujets populaires à destination de la classe moyenne japonaise urbaine qui s'est développée durant l'époque d'Edo (1603-1868). Plus précisément, elle relève du genre des meisho-e (« peinture de vues célèbres ») célébrant les paysages japonais, un thème classique dans l'histoire de la peinture japonaise. Quelques-unes des gravures sont réalisées par son élève et fils adoptif, Utagawa Hiroshige II qui, pendant un temps, utilise ce pseudonyme pour signer certaines de ses œuvres. Il s'agit de Suzuki Morita, dont on verra quelques estampes à la fin de cet article.


     Hiroshige est un grand paysagiste, un des meilleurs de son temps, saisissant en images lyriques et émotionnelles les sites les plus beaux et les plus renommés du Japon, et particulièrement de sa capitale, Edo, l'actuelle Tokyo. Dans cette série sont représentés les lieux les plus emblématiques de la ville, reconstruite depuis peu à la suite d'un séisme dévastateur survenu en 1855.



   Hiroshige ne montre toutefois pas les effets des destructions mais une ville idéalisée, essayant de transmettre au spectateur la beauté et la vie d'Edo, avec une tonalité penchant vers la nostalgie. Dans le même temps, la série offre au public une forme de revue d'actualités semblable à une gazette qui donne un aperçu du développement des reconstructions de la ville. Les estampes présentent aussi des scènes sociales, les rites et les coutumes des populations locales, combinant avec une grande diversité le paysage avec une description détaillée des personnes et des environnements.



    Les Cent vues d'Edo illustrent la dernière phase de l'art de Hiroshige, où la sensibilité et le lyrisme presque poétique de ses paysages laissent place à plus d'abstraction et d'audace de composition. Adoptant le format vertical, rarement utilisé pour les séries paysagères, il innove volontiers en opposant un premier plan dramatiquement agrandi au paysage en fond, ainsi que par la vivacité de la couleur. Certains chefs-d’œuvre de la série ont été grandement étudiés en Occident par les impressionnistes et les postimpressionnistes, notamment Vincent van Gogh qui en a tiré deux copies.
    
        
 Adjudication Christies d'un exemplaire en parfait état

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HIROSHIGE II
alias SUZUKI MORITA

     L'un des rares disciples d'Hiroshige, Suzuki Morita (1826-69), son fils adoptif et son gendre, qui prit le nom d'Hiroshige II de 1858 à 1865 a laissé une célèbre série intitulée " Soixante huit vues de diverses Provinces" (諸国 六十八 景, Shokoku rokujū-hakkei) datée de 1862, dont j'ai pu retrouver 7 estampes.

         Malheureusement, le talent de cet artiste n'est en rien comparable à celui de son illustre maître...

 

#14

No 伊豆 伊呂尾 崎 Izu Irō-zaki Cape Irō, Izu Province There is now a famous lighthouse on this cape. There are instances of this print in mostly blue hues, fitting for the night scene portrayed here; a small image of one may be seen here.
The name of this location is now usually written with the characters 石廊 埼.




#16

No 16 武蔵 金沢 Musashi Kanazawa Kanazawa, Musashi Province The castle town of Kanazawa was several kilometres from the ocean during the Edo Period, so this is probably the fishing port that is portrayed. There are instances of this print in mostly blue hues, fitting for the night scene portrayed here; a small image of one may be seen here.
The name of the province is often written with the second character 藏.




No14 伊豆 伊呂尾 崎 Izu Irō-zaki Cape Irō, Izu Province There is now a famous lighthouse on this cape. There are instances of this print in mostly blue hues, fitting for the night scene portrayed here; a small image of one may be seen here.
The name of this location is now usually written with the characters 石廊 埼.







#37

See Note 1 丹後 天はし立 Tango Ama-no-Hashidate Ama-no-Hashidate, Tango Province The Ama-no-Hashidate Peninsula is one of the most famous natural features in Japan; its name can be translated as 'Passage to Heaven' or 'Bridge to Heaven'. Its name is usually written with the characters 天橋立.




Marais salants



No 42 石見 高津 山 Iwami Takatsu-yama Mount Takatsu, Iwami Province The name is sometimes given as Mount Takazuno.
Province d'Aki - La tombe de Kiyomori



No49 安芸 音戸 Aki Ondo Ondo, Aki Province Ondo is located on Kurahashi Island (Kurahashi-jima, 倉橋 島), with the Ondo no Seto strait (音戸 の 瀬戸), which links Kure Bay and the open sea, between it and the city of Kure on the mainland. Natural tidal currents flow through the strait quite fast, at speeds of up to five knots. The small memorial seen on the small island is probably the Kiyomori memorial (Kiyomori-zuka, 清盛塚), built in the Muromachi Period to commemorate Taira no Kiyomori (平 の 清盛), an important Japanese historical figure who worked to deepen the Ondo no Seto channel; it is still there today.


#54

See Note 1 阿波 北泊 小 鳴戸 Awa Kitadomari ko Naruto Kitadomari Inlet at Naruto, Awa Province The whirlpool at Naruto (Naruto no uzushio, 鳴門 の 渦潮) is still a popular scenic attraction. The caption seems to contain a common Japanese homonym character play - the character used for 'ko' is not the normal one for 'inlet', but a different one (meaning 'small').














#58 No 筑前 筥崎 Chikuzen Hakozaki Hakozaki, Chikuzen Province Hakozaki is now a suburb on the east side of Fukuoka, in Higashi ward.