« de gueules à une tour d’argent ouverte et maçonnée de sable ».
Ecu porté par les seigneurs de Tourzel, jusqu’à Gabriel en 1526.
En 1385, le Duc Jean de Berry (fils du Roi Jean Le Bon) lui fit don de la baronnie d'Alègre .
Simple échanson du duc de Berry, il devint écuyer en 1381, puis chambellan en 1383, conseiller en 1404 et enfin intendant général des finances du Duc.
L'historien Chabrol le dit "des moins scrupuleux, retors et subtil, fort entendu aux affaires, chez qui l'intérêt prime tout, au point qu'il se serait enrichi à mériter dix fois la corde".
Morinot va devenir en peu de temps l'un des plus puissants seigneurs d'Auvergne, possédant outre celui d'Allègre plusieurs châteaux, droits et titres divers. Il devint même conseiller du "Grand Conseil du Roi" (Charles VI).
Il décède peu après avoir écrit son testament (10 octobre 1418). Il voulut être enterré dans la chapelle qu'il avait faite construire à Clermont Ferrand, proche de son hôtel juste à côté de la cathédrale. Son fils Pierre sera lui aussi inhumé dans cette chapelle.
2 -Yves de Tourzel (1400-1442)
C'est lui qui fit terminer la construction du château d'Allègre.
(Du chroniqueur Etienne de Médicis).
A cette date se tenaient à Espaly les Etats Généraux du Languedoc. Après leur visite à Allègre, le roi Charles VII et la reine Marie d'Anjou repartirent à Toulouse.
Yves I participa à la guerre de cent ans dans les armées de Charles VII, en Gascogne. Il fut blessé devant Dax à la bataille de Tartas et mourut peu après, le 4 juin 1442.
Sa carrière militaire fut remarquable. Le Roi Louis XI, en 1470, le désigne "pour prendre et choisir 95 lances à conduire à l'armée de Catalogne, à savoir 15 lances de sa compagnie et 80 pour la compagnie du Comte Dauphin D'auvergne et du Comte de Boulogne ".
La lance, dite " lance garnie ", était un peloton d'élite comprenant : 1 homme d'armes, armé de toutes pièces, un coutilier, un page, un valet, des archers, en sorte qu'une lance était parfois composée de 10 cavaliers, sans compter les gens de pied.15 lances pouvaient représenter plus de 150 combattants. 95 lances représentaient un corps de plus de 1000 hommes.
Malgré ses obligations militaires, Jacques ne néglige pas pour autant l'administration de ses domaines, il continue la fortification d'Alègre, il y développe le commerce en créant une foire et des marchés importants.
En 1485, il confirme les privilèges accordés par son père 50 ans auparavant à huit familles. A partir de cette date il permit à d'autres habitants, de venir s'abriter dans la première enceinte du château en y construisant leur demeure.
Dans la région il fait régner sa loi
et impose une ordonnance
"Les
pauvres gens qui fréquentent les foires et les marchés sont souvent
trompés et déçus par les paysans portant des denrées gâtées ou fraudées,
telles que : "œufs pourris et couvés, lait écrémé et mouillé, beurre
renfermant navets ou pierres…"
Ces
paroles sont empruntées à une supplication que les consuls, bourgeois,
manants et habitants de la ville d’Ambert présentèrent en 1481 à messire
Jacques de Tourzel, seigneur d’Allègre, de Viverois, de Rios et du pays
du Livradois, de Saint-Just, de Chomelys et autres terres. Les quatre
consuls en charge exposaient à Jacques de Tourzel "cautèles et larcins" qui se commettaient et se perpétraient dans leur ville :
« Sans cesse, il y a complaintes, procès et différends ; tumultes,
noises et débacts y sont mus, sur et à l’occasion desdits faits,
bourgeois et paysans se chamaillant et se pelaudant les uns et les
autres ». Ils concluaient en le suppliant de mettre fin par d’énergiques
mesures à une situation aussi intolérable.
Jacques
de Tourzel n’hésita pas : voulant à toute force « faire quitter de tant
fâcheuses, laides et abominables pratiques et punir aigrement du monde
si grand délinquant », il « voulut et ordonna » que dans les trois cas
ci-dessous énumérés, telles punitions soient appliquées.
Ordonnance de Jacques de Tourzel, Baron D'Allègre Chambellan et Conseiller du roi Louis XI (1481)
"A tout homme ou femme qui aura vendu lait mouillé, soit mis un entonnoir dedans sa gorge, et le dit lait mouillé entonné, jusque à tant qu'un médecin ou barbier dise qu'il n'en peut, sans danger de mort, avaler davantage.
Tout homme ou femme qui aura vendu beurre contenant navet, pierre ou autre telle chose, sera saisi et bien curieusement attaché au pilori. Puis sera le dit beurre rudement posé sur sa tête et laissé là tant que le soleil ne l'aura entièrement fait fondre. Pourront les chiens le venir lécher et le menu peuple l'outrager par telles épithètes diffamatoires qu'il lui plaira (sans offense de Dieu, du Roi, ne d'autre). Et si le temps ne s'y prête et n'est le soleil assez chaud, sera le dit délinquant en telle manière exposé, dans la grande salle, devant un beau, gros et grand feu, ou tout un chacun pourra venir le voir.
Tout homme ou femme qui aura vendu œufs pourris ou gâtés sera pris au corps et exposé au pilori. Seront les dits œufs abandonnés aux petits enfants qui, par manière de passe temps joyeux, s'ébattront à les lui lancer sur le visage ou dessus ses habillements, pour faire rire le monde."
🅰 De son premier mariage en juin 1454 avec Gabrielle de Lastic, dame de Saint-Diéry, naquit une fille Anne de Tourzel épouse d'Antoine du Prat.
C'est leur fille Jeanne
du Prat, que l'on retrouve dans la généalogie Lemerle (chapitre II).
🅱 Il avait épousé en secondes noces Isabelle de Foix, dame de la Tour Bardon, décédée en 1508.
Leur fille Françoise de Tourzel d'Alegre, dame de Roannes-Saint-Mary, décédée en 1547, avait épousé Charles de La Panouse, seigneur de Loupiac, décédé en 1525.
C'est leur fille Jeanne de La Panouse, dame de Loupiac, que l'on retrouve dans l'arbre généalogique de Catherine de Montservier (Chapitre IV).
Anne et Françoise étaient donc respectivement la soeur et demi-soeur du célèbre Yves II de Tourzel baron d'Allegre beau frère du maréchal de La Palisse et compagnon de Bayard est tué à Ravenne 1512, dont nous est resté le portrait ci dessous.