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vendredi 28 janvier 2011

TARKAN, Seni sevyorum!

     Un nouveau clip de Tarkan !

     Lorsque je suis arrivé en Turquie en 2001, Tarkan était la star du moment. On entendait ses chansons partout dans les boîtes, aux terrasses des cafés, dans les magasins, et  sur toutes les lèvres car les turcs adorent chanter. Outre son charme indiscutable, une voix sensuelle et une joie de vivre communicative, sa musique est un admirable équilibre de rythmes et de sonorités modernes et traditionnelles. Quant aux paroles, il a le don de les susurrer avec un mélange de langueur et d'énergie qui sublime la langue turque, et elles reprennent avec bonheur les mots toujours magiques des chansons d'amour comme dans son dernier clip : "Gel guzelim", viens ma beauté, "Kalbim", mon coeur, "Sen ister ben beklyorum", tu veux que je t'attende...

(Pour lancer la video, cliquer sur le petit triangle)


     Ajoutons que ses talents de danseur ont incontestablement contribué à son succès grâce à la diffusion de clips dont la chorégraphie donne un sérieux coup de jeune au folklore traditionnel que les turcs, toutes générations confondues, connaissent et pratiquent à la première occasion de faire la fête ! 




     Son look, et en particulier ses grands yeux verts, ont fait le reste de la légende...























Fan "mezzara kadar", jusqu'au tombeau, c'est à dire pour toujours comme on dit en Turquie !


jeudi 20 janvier 2011

Tokyo - Janvier 2011

     Ce qui me lie encore au Japon, plus que mes meilleurs souvenirs ou mes indéfectibles amis, c'est le monde flottant des antiquités. J'adore me promener dans les marchés aux puces qui se tiennent le plus souvent dans l'enceinte de vieux temples paisibles...

L'entrée du temple Gokoku-ji

Meubles à oracles

Temple de Kami-Osaki

Temple de Sengaku-ji

Temple de Takahata-Fudo



 
Le bonze

La pagode
     En cette période de l'année, les japonais viennent au temple pour déposer des voeux qu'ils inscrivent sur des petits papiers noués à des ficelles ou sur de petites plaques de bois à l'éffigie du lapin, signe du zodiaque chinois pour 2011.





   

     Sur les portes des maisons, des boutiques et des temples, on accroche des bouquets secs, souvenir de l'époque où la population rurale priait pour que la récolte soit abondante...




 

     J'ai moi aussi formulé des voeux pour une belle moisson de cadres, boîtes en laques, porcelaines et autres brocarts anciens, et je remercie les dieux de m'avoir écouté!

cadres anciens en bambou laqué pour mes estampes

      Au début, les tissus anciens étaient destinés également à l'encadrement des estampes. Mais avec le temps, c'est devenu une véritable passion, et je serais bien incapable de donner un coup de ciseau dans ces petites merveilles qui forment de somptueuses piles dans les tiroirs de mon vieux "tensu" (commode, japonaise évidemment !).

Fragment de kimono en soie brodée
motif de kiri (fleur de paulownia)
  
étoffe de soie verte à fleurs
et à deux envers (damas) 

étoffes de soie  brochée de fil d'or :





Fragment de costume de samourai

3 ceintures de costumes de théatre Nô



3 tissus sacerdotaux
 servant à envelopper les textes sacrés


boîte à calligraphie en laque
décor de "môn" (blason ronds)


vase en porcelaine imari
époque Meiji - fin XIXème


vase couvert en porcelaine imari
époque Edo - fin XVIIIème
 

brûle-parfum ajouré en porcelaine imari bleu et blanc
époque Edo - fin XVIIIème
  

brazero en porcelaine imari bleu et blanc
servant à conserver au chaud la coupe de "sake"
époque Edo - fin XVIIIème
 
tasse à "soba" en porcelaine imari bleu et blanc
époque Edo - fin XVIIIème
  

tasse à "soba" en porcelaine imari rouge et bleu
époque Edo - fin XVIIIème
  

assiette octogonale en porcelaine imari bleu et blanc
décor de payasage chinois
époque Edo - fin XVIIIème
 
saladier octogonal en porcelaine imari rouge et vert
époque Meiji - fin XIXème
   
saladiers gigognes en porcelaine imari
époque Meiji - fin XIXème









samedi 15 janvier 2011

Mes estampes-5- Les élèves de Utagawa Kunisada

     Kunisada fut avec Kuniyoshi, un des principaux continuateurs de l'école Utagawa, bien que sa postérité, comme son influence artistique, ait été de moindre importance. Parmi les élèves de Kunisada, on trouve Kunisada II, son gendre dont on a déjà parlé, ainsi que Kuniteru et Sadahide.

     1- Utagawa Kuniteru (歌川国輝) 1808-1876, qui jusqu'en 1844 porta également le nom de Sadashige et Ichiyusai, puis Ichiransai et Kunitsuna II jusqu'à la fin de l'ère Ganji(1864/1865), est connu pour ses lutteurs de Sumo 相撲取り , comme par exemple ce portait que j'ai trouvé chez Magatani à Tokyo, mon premier vrai coup de foudre : jamais je n'ai retrouvé depuis dans aucune estampe un visage aussi bouleversant...




    Je place ici pour sa ressemblance, ce portrait d'acteur de Konishi Hirosada 小西 廣貞 (1810-1864) , également connu sous le nom de Sadahiro (貞廣) jusqu'en 1847, puis de Gosōtei Hirosada , et qui dirigea une autre école dite d'Osaka, spécialisée dans les portraits et caricatures de comédiens.

 Un autre portrait de sumotori,
signé Kuniteru et daté de 1847

Mais Kuniteru Kunitsuna II a signé également plusieurs scènes de batailles :




     C'est la nuit et la bataille fait encore rage : le cavalier central, dont l'armure est maculée de sang, se heurte à un faisceau de lances toutes dirigées contre lui, mais il est encore tourné vers l'arrière et terrasse à grands coups de sabre ses assaillants qui littéralement volent dans les airs tout autour de lui.Le nom de la bataille ni celui du héros n'ont été identifiés.




La bataille de Kawanakajima

     La scène dépeint la rencontre entre les deux grands généraux, Takeda Shingen et Uesugi Kenshin au cours de la bataille de Kawanakajima qui au 16 ème siècle opposa les deux provinces Kai et Echigo. Au centre Kenshin s'élance au galop sur le camp ennemi, brandissant son sabre des deux mains au dessus de sa tète tandis que son cheval se dresse. Pris de surprise Shingen brandit son éventail de bataille pour parer le coup. Autour d'eux la bataille fait rage, les sabres volent et derrière eux dans la nuit défilent les silhouettes des combattants. 

       Kuniteru a également signé cette petite scène qui représente deux héros de romans sous leurs ombrelles, chacun représenté sur la couverture d'un des deux tomes de l'ouvrage, daté de 1853.

    2- Sadahide (1807-1873), de son vrai nom Hashimoto, est célèbre pour ses estampes représentant le style de vie qui se développait dans le quartier européen de Yokohama. Artiste à succès, ses oeuvres furent exposées au pavillon japonais de l'Exposition Universelle de 1866 à Paris. 

         Lui aussi a dépeint l'affrontement légendaire de Shingen et Kenshin, dans une estampe saisissante par sa composition (exécutée entre 1847 et 1852) qui montre en premier plan l'arrière train du cheval de Kenshin. L'exemplaire que j'ai pu me procurer n'était pas en très bon état mais il a été bien restauré avant d'être encadré.




        Sadahide a lui aussi donné une version de la bataille de Kawanakajima, mais comme souvent, plutôt que l'affrontement en lui-même, il aime à peindre les armées en ordre de bataille, prêtes à donner l'assaut :

  
Bataille de Kawanakajima, 1847 - 1852
 

             Il s'agit en réalité de la seconde bataille de Kawanakajima au cours de laquelle les forces des provinces Kai et Echigo se sont trouvées face à face de chaque côté de la rivière Saï. Les troupes du général Uesugi Kenshin sont massées sur la rive droite, derrière un solide rang de boucliers formant un solide abri pour le front. Les hommes de Takeda Shingen sont postées en ordre similaire le long de la rive gauche. Un essaim de bannières et d'étendars armoriés flotte sur la scène, tandis que les deux armées, immobilisées au bord de l'eau, se toisent dans la nuit tombante.

          Sadahide s'est non seulement signalé dans les scènes de batailles mais en particulier dans la description des camps militaires dont je possède à ce jour trois exemples : la première montre l'attaque d'un campement, dans un magnifique paysage d'arrière-plan, avec ces dégradés de montagnes bleues, vertes et grises :

Assaut d'un campement

Samurais en formation 1847-1853
Campement à la bataille de Kawanakajima 1847-1853 
      

La grande bataille de Yamazaki
(Yamazaki ogassen no zu)
Date Koka 4-Kaei 5, 1847-52
Editeur Fujiokaya Keijiro (Shorindo)
Signature : Gyokuransai Sadahide ga 玉蘭斎貞秀画
Sceau de la censure : Kinugasa
Sceau du graveur : Hama no


Avec eux s'éteint la grande tradition de l'estampe japonaise, remplacée à la fin du XIXème siècle par les modes d'illustration modernes  tels que la lithographie et la photographie, mieux adaptés à de nouveaux supports de diffusion plus rapides et plus larges, et qui devaient sonner le glas de cette merveilleuse technique artisanale connue à Kyoto depuis la fin du XVIIème siècle.