Villa Amalia, de Benoit Jacquot, (2008), d'après le roman de Pascal Quignard, raconte l'histoire d'une femme, Anne, interprétée par Isabelle Huppert, qui décide de tout quitter. C'est un film réjouissant : liquider tout le passé que l'on traîne avec soi, détruire son univers de masques et de fantômes, se dépouiller de tout et jusques a ses passions les plus intimes pour mieux appréhender le défi de l'instant présent dans ce qu'il a de plus vertigineux (tout est possible a chaque minute: continuer a se laisser porter, ou dire non et sauter dans le vide de l'inconnu), qui n'a pas rêve de ce geste courageux de liberté. Mais c'est aussi un film qui fait peur : détruire tout ce qui semble dénué d'importance crée autour d'Anne une immense solitude. Elle semble pourtant confiante et déterminée, coupée désormais de tout se qui pourrait la blesser encore, elle est au delà de la souffrance; on se demande si elle ne veut pas tout simplement mourir. Mais au contraire, elle fuit une existence qui semblait réussie, mais qu'elle n'a pas choisie et qu'elle menait pour de mauvaises raisons, et elle se plonge dans une vie simple, faite de désirs intenses et de vérité.
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