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mardi 20 décembre 2011

Robert Cornelius


Portrait de Robert Cornelius datant de 1839.


Le 10 septembre 1839, le vapeur Great Western arrive au port de New York avec dans ses cales des exemplaires du London Globe du 23 août 1839. Dans ce journal figure un article qui va se répandre comme une traînée de poudre au travers le continent, grâce à de nombreuses republications dans les journaux nord-américains. Il s’agit de l’annonce d’un procédé inventé par M. Daguerre, qui permet de fixer les images d’une camera obscura. On y explique un principe de plaques de cuivre plaquées d’argent, nettoyées à l’acide nitrique dilué et livrées aux vapeurs d’iode. Après passage dans la chambre obscure, les plaques sont exposées à des vapeurs de mercure à “60° de Réaumur” avec un angle de 48° précisément, pour ensuite être passées à l’hyposulfite de soude et rincées à l’eau claire.
Dès le 16 septembre, un citoyen anglais résident à New York, D. W. Seager, réussit à réaliser le premier daguerréotype en Amérique, ce qui illustre l’enthousiasme fébrile déclenché par l’arrivée de la daguerréotypie aux États-Unis.
Le plus ancien daguerréotype nord-américain conservé jusqu’à nos jours daterait du 25 septembre 1839 (une image fantomatique et floue de Central High School à Philadelphie), et il est l’œuvre de Joseph Saxton avec un appareil très rudimentaire (une boîte à cigare…).
Ce M. Saxton était justement allé voir l’entreprise Cornelius de Philadelphie pour obtenir des plaques de cuivre argenté soigneusement polies… Et c’est ainsi que Robert Cornelius s’est initié au daguerréotype dès septembre 1839 en fabriquant les plaques demandées, puis en collaborant avec le chimiste Paul Beck Goddard de l’Université de Pennsylvanie qui travaillait lui aussi sur les techniques de daguerréotypie.
En octobre 1839, Robert Cornelius réalise devant l’entreprise familiale ce qui est sans doute le premier autoportrait (en tout cas, le premier réussi et conservé) de l’histoire de la photographie.

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