lundi 18 janvier 2016

Jacques Trouilleux, artiste peintre 1819-1900




Jacques TROUILLEUX
(auto portrait)

Jacques Trouilleux était un grand oncle de mon grand-père.
Il y avait encore chez mes parents quelques toiles de lui : une scène de chasse à la salle à manger, et un crucifix à la chapelle, sans compter d'innombrables gravures défraîchies qui venaient de chez mon grand-père et que nous connaissions tous par cœur : "le Chant du Jour", "Les Hirondelles", "La Carmagnole"...C'était des gravures à l'eau forte, dont  les plaques de cuivre existent encore et dont chaque génération fait imprimer de nouveaux tirages.

On trouvait sur une table du salon, un ouvrage intitulé "Oeuvres poétiques" de Javelin Pagnon avec 76 eaux fortes de J. TROUILLEUX, Saint Etienne, Théolier, 1890, in 8° broché, 314 pages, tirage strictement limité à 300 exemplaires numérotés dont 270 sur papier de Hollande. 

Plus précisément, il s'agissait du manuscrit magnifiquement exécuté par Jacques Trouilleux comportant les poèmes de Pagnon tracés d'une superbe écriture anglaise dans des cadres rouges, illustrés des projets de dessins qui seraient gravés ultérieurement pour la publication de 1890.
 
J'en ai depuis acheté un exemplaire  chez un bouquiniste, d'ailleurs en parfait état : quelqu'un l'avait-t-il jamais ouvert avant moi ...
 
Le nom de cet artiste, "un peu tombé dans l'oubli", figure dans l'ouvrage d'Henri Beraldi intitulé "Les graveurs du XIXème siècle, guide de l'amateur d'estampes modernes", Librairie L.Conquet, 1885-1892, 12 tomes en 10 volumes :

 

Il figure également dans une notice du Dictionnaire, annuaire et album biographique de la Loire, 1899, illustrée d'un rare portrait photographique.







Page de garde

Notice biographique

Portait photographique

La Gazette des beaux -arts de 1860 lui consacre quelques lignes à l'occasion de la troisième exposition organisée par la société des amis des arts du département de la Loire. Le catalogue " ne contenait pas moins de 507 numéros, et parmi les noms inscrits on lisait ceux des artistes les plus recommandables de Paris, de la province et même de l'école de Dusseldorf, de la Belgique, de la Suisse et du nord de l'Italie...L'exposition était ouverte dans les salles de l'hôtel de ville...Trois salles carrées étaient consacrées aux peintures, et une galerie aux sculptures et aux dessins".


 Gazette des beaux-arts : courrier européen de l'art et de la curiosité
 

Ces notices sont intéressantes car elle font le lien entre le métier de l'artiste et son milieu d'origine, la rubanerie, au sein duquel Jacques a pu développer son sens artistique comme "dessinateur de fabrique" ou "dessinateur industriel" c'est à dire comme concepteur des motifs et décors agrémentant les rubans fabriqués par l'entreprise familiale. 

Mais il délaissa très vite ce milieu pour se consacrer à sa carrière artistique. A Paris il travaille avec la maison Cadart, éditeur-imprimeur, 56 boulevard Haussmann, "près le nouvel opéra", qui diffuse une revue intitulée "L'Illustration  nouvelle" .

Jacques Trouilleux y publie en 1875 un "Combat de coqs"puis en 1879 une gravure intitulée "Roses" et en 1880 une autre ayant pour titre "Colimaçon".








Il jouit également d'une belle notice sur un site genevois :

https://collections.geneve.ch/mah/auteur/trouilleux

Les estampes de Jacques Trouilleux ont été éditées par Alfred Cadart, editeur-imprimeur à l'origine du renouveau de l'eau-forte au XIXéme siècle, qui  avait édité également des planches de Courbet et de Manet.


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