Le Hyakunin Isshu est une anthologie de cent poèmes japonais rassemblés par Fujiwara no Teika (1162-1241) sous un titre qui signifie "Cent personnages, un poème chacun".
La plupart des cent poètes recensés ont vécu pendant l'époque Heian (794-1192), appartenaient à la cour impériale du Japon et pour un tiers faisaient partie de la famille Fujiwara. On trouve également parmi eux des officiers, des hauts fonctionnaires et quelques membres du clergé bouddhiste.
Les cent poèmes de l'anthologie sont tous construits sur le même modèle du "tanka" (chanson brève) qui comprend 5 vers de 5, 7, 5, 7 et 7 syllabes. Le tanka est l'ancêtre du "haiku", plus connu en Occident, et composé de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes.
L'anthologie, dite aussi "Ogura Hyakunin Isshu", connut une immense popularité et pendant des siècles servit de base à la diffusion et à la transmission de la culture littéraire japonaise. On en fit un jeu, le Kai-wase, qui se jouait avec deux cents coquillages au creux desquels on avait peint la moitié de chacun des cent poèmes. Le Yomi-te, le meneur de jeu, lisait un coquillage portant le début d'un poème et les autres joueurs devaient trouver le coquillage portant la fin. Au XVIème siècle, les Portugais introduisirent les jeux de cartes au Japon, et le jeu fut alors transposé sur des petits cartons peints et calligraphiés à la main, puis imprimés à partir du XIXème siècle. Ce jeu de cartes est connu sous le nom de "Ogura Hyakunin Isshu Karuta " ( 小倉百人一首かるた).
Ci dessous un jeu manuscrit datant de la fin de l'époque Edo.
La première série de cartes est décorée des portraits des poètes
dans
le style Yamato-e (costumes de cour), de leur nom et des trois premiers
vers du poème (ue-no-ku). Ces cartes détenues par le meneur sont dites
Yomifuda, cartes pour lire.
La seconde série de cartes ne comporte
que les deux derniers vers (shimo-no-ku) calligraphiés en style
Kuzushi-ji (cursive). Ces cartes étalées sur le sol devant les joueurs
sont les Torifuda, cartes à prendre.
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