Kumagai no Jiro Naozane
(熊谷 次郎 直実)
sur la plage de Suma
Bataille d'Ichi-no-Tani
Peinture sur soie, XVII ème s.
Kumagai no Jiro Naozane (1141-1208) est un célèbre guerrier qui combattit d'abord dans le camp des Heike de Taira, puis passa à l'ennemi pour se mettre au service du clan Genji de Minamoto à l'époque Heian. Kumagai s'est fait connaître par ses exploits au cours de la guerre de Genpei, en particulier pour avoir tué le jeune prince Taira no Atsumori lors de la bataille d'Ichi-no-Tani en 1184. Les deux héros se rencontrèrent sur la plage de Suma, tandis qu'à l'approche des troupes Genji, les Heike se préparaient à battre en retraite par la mer. Ce n'est qu'après avoir désarçonné son adversaire et lui avoir retiré son casque que Kumagai réalisa qu'il venait de capturer le jeune prince. Atsumori vaincu offrit sa vie à Kumagai, mais celui-ci hésitait à tuer un jeune homme qui lui rappelait fort son propre fils, jusqu'à ce que pressé par l'approche de troupes ennemies, Kumagai en larmes, se résolut à lui couper la tête, non sans lui avoir promis de ne jamais l'oublier dans ses prières. Dans les affaires d'Atsumori, Kumagai trouva une flûte, cadeau de l'empereur, dont Atsumori avait joué la veille de la bataille qui lui avait coûté la vie. Kumagai, qui se souvint avoir entendu le son de la flûte dans le camp opposé, fut assailli de remords et de tristesse. Vers la fin de sa vie, tourmenté par le sang qu'il avait sur les mains, il rencontra le moine Honen qui le persuada que Bouddha pour son salut ne lui commanderait pas de se couper les pieds ou les mains ou de se donner la mort, mais simplement de prier, et qu'ainsi, malgré sa vie passée, il serait accueilli au Royaume de la Pureté. Il rentra dans les ordres sous le nom de Rensei (蓮生), et entreprit avec Honen une correspondance qui nous est parvenue.
La mort d'Atsumori et les circonstances dans lesquelles elle survint tomba dans la légende et se transmit sous de nombreuses formes comme le conte du Heike Monogatari, et plusieurs pièces de théatre Noh et de Kabuki.
A lire :
LE NÔ D'ATSUMORI
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