Utagawa Kunisada (1786 – 1865) en japonais 歌川 国貞 , également connu sous le nom de Utagawa Toyokuni III 三代歌川豊国 ) fut le plus populaire et le plus prolifique des auteurs d’estampes japonaises au XIXème siècle.
Il commença son apprentissage auprès de Toyokuni vers 1800, et dès 1809 il était devenu une célébrité dans l’illustration de livres (ehon) et sa réputation égalait celle de son maître.
De son vrai nom, il s’appelait Sumida Shōgorō IX (角田庄五朗), ou encore Sumida Shōzō (角田庄蔵), et il utilisa plusieurs noms d’artistes au cours de sa carrière : « Gototei » jusqu’en 1842 pour le kabuki et Kochoro à partir de 1825, “Matahei” pour les shunga (estampes érotiques) et enfin Toyokuni à la mort de son maître en 1844.
Il est particulièrement connu pour son goût pour le théâtre qui le porta à représenter de fameuses scènes de pièces de kabuki ainsi que de nombreux portraits de comédiens (yakusha-e). Mais il fit également beaucoup de portraits de bijins « beautés » et de lutteurs de sumo, et il fut le premier à illustrer par l’estampe le célèbre "Dit du Gengi" (源氏物語, genji monogatari) .
On connaît de lui un portrait daté de 1865 exécuté par Kunisada II, reproduit ci-dessous :
Signature de Kunisada après 1844 : "TOYOKUNI"
Pendant des années, je me suis servi de ce cartouche caractéristique des signatures de l'école Utagawa pour identifier les estampes de Kunisada. Dans mon esprit le petit signe placé en haut à gauche représentait un vermisseau symbolisant la vanité du monde flottant. J'ai appris très recemment que ce sceau est appelé "toshidama". En réalité il représente un bout de tissu dans lequel on a enroulé des pièces de monnaie, une sorte de bas de laine rempli de pièces d'or. Il s'agit en fait d' un symbole de bonne fortune qui fait référence aux cadeaux échangés à l'occasion de la nouvelle année.
Lorsque je suis arrivé au Japon, je me suis tout d'abord intéressé à la peinture, méprisant l'estampe au motif qu'elle était tirée à plusieurs exemplaires. On estime qu'un bloc de bois sculpté permet de faire jusqu'à environ 250 tirages de qualité après quoi il est usé et ne peut plus servir.
Peu à peu, à force d'en voir, j'ai commencé par constater qu'il y avait entre elles d'énormes différences de qualité : qualité du tirage, du papier, des couleurs, de la composition, du choix du sujet etc...
Et puis je me suis rendu compte de la valeur du travail technique que représente la fabrication artisanale de l'estampe qui consiste à sculpter autant de moules que de couleurs qui viendront successivement se superposer exactement sur la même feuille de papier.
J'étais mûr pour le coup de foudre. Mon premier achat fut un diptyque de Kunisada, dans son cadre d'origine, et c'est précisément l'encadrement qui me décida : entre l'estampe et le cadre en bois laqué aux angles arrondis, l'artisan avait confectionné une petite bordure avec des fragments de soie de différentes couleurs. C'est cet ensemble qui m'a plu, l'estampe encadrée dans son jus. Et ensuite une dominante de tons bleus typique des estampes des années 1830-1850, un bleu d'une profondeur remarquable due à l'utilisation de pigments naturels très particuliers.
L'estampe représente le fantôme de la dame de cour é
Iwafuji dans la pièce de kabuki "Gonichi no Iwafuji". C'est une très
célèbre pièce de kabuki à la fin de la période d' Edo. Dans cette pièce,
le fantôme de Iwafuji vient se venger du Seigneur Tairyo et de
Ohatsu, qui l'ont tuée cinq ans auparavant. On peut lire les kanji de son nom sur son kimono.
La seconde étape fut un coup de foudre, chez le même antiquaire "Magatani" du quartier de Toranomon, pour un lutteur de Sumo signé Kuniteru, un disciple de Kunisada, dans les mêmes ton de bleu, et avec un visage tout à fait fascinant. Il me fallait cette estampe. J'avais contracté le virus...
La seconde étape fut un coup de foudre, chez le même antiquaire "Magatani" du quartier de Toranomon, pour un lutteur de Sumo signé Kuniteru, un disciple de Kunisada, dans les mêmes ton de bleu, et avec un visage tout à fait fascinant. Il me fallait cette estampe. J'avais contracté le virus...
J'ai eu la chance de trouver également deux de ses estampes tirées d'une série exécutée entre 1847 et 1850 intitulée "Histoire de loyaux, éminents et valeureux samurai" inspirée de la pièce de kabuki "Chushingura" basée sur la célèbre histoire des 47 Ronin (samurai sans maître).
Acte V, scene 1, Yamazaki kaidō teppō watashi no ba
Le tir de mousquet sur la grand-route de Yamazaki
Par une nuit sombre et pluvieuse, on aperçoit Kanpei qui chasse le sanglier. Pendant ce temps, Yoichibei qui a persuadé sa fille Okaru de se prostituer afin de recueillir des fonds pour soutenir les rebelles, est attaqué sur la route de Yamazaki par Sadakuro, qui le tue et lui vole l'argent.
Act VIII, Michiyuki tabiji no yomeiri
(“The Bride’s Journey”)
Tonase a décidé de livrer Konami au fils de Yuranosuke afin de finaliser leur mariage forcé. Elle l'accompagne sur la grand-route de Tokkaido, entre Tokyo et Kyoto. En chemin, elles traversent des paysages renommés comme le mont Fuji : voyant passer un cortège de mariage, Konami observe avec envie le palanquin dans lequel elle aussi, si le sort n'en avait pas décidé autrement, elle aurait pu voyager.
On peut voir la série complète à l'adresse suivante :
Plus de 60 % de la production de Kunisada est consacrée au monde du théâtre. Parmis ses représentations de comédiens certaines sont des portraits en buste, d'autres en pied sur la scène même du théâtre.
J'ai par exemple trouvé 4 portraits de comédiens, tirés d'une série de 36, datée de 1847 et intitulée "Haika Shoga Kyogen" ( Poème, calligraphie, dessin et satire) :
On peut voir la série complète à l'adresse suivante :
Plus de 60 % de la production de Kunisada est consacrée au monde du théâtre. Parmis ses représentations de comédiens certaines sont des portraits en buste, d'autres en pied sur la scène même du théâtre.
J'ai par exemple trouvé 4 portraits de comédiens, tirés d'une série de 36, datée de 1847 et intitulée "Haika Shoga Kyogen" ( Poème, calligraphie, dessin et satire) :
Onoe Baiju Kikugorō III
(三代目 尾上 菊五郎 Sandaime Onoe Kikugorō)
(1784-1849)
Onoe Baiko Kikugorō IV
(四代目 尾上 菊五郎 Shidaime Onoe Kikugorō)
(1808-1860)
Bandō Shūka I
(初代 坂東 しうか Shodai Bandō Shūka)
(1813-1855)
Seki Sanjuro III
(三代目關三十郞, Sandaime Seki Sanjuro)
(1805-1870)
Il existe bien d'autres séries d'acteurs très populaires que le public achetait en souvenir d'une représentation théâtrale à laquelle il avait assisté. Par exemple ces 2 estampes tirées d'une série de 71 portraits appelée "Meiyu de tsuzuru Kiso kaido" (La route de Kiso en compagnie d'acteurs célèbres)datant de 1857 et associant étrangement des comédiens et des sites célèbres du Japon :
Station 39 : Agematsu
acteur : Bando Hikosaburo IV
1800-1873
Station 63 : Bamba
acteur : Bando Shuka Mitsugoro V
1813-1855
acteur : Bando Shuka Mitsugoro V
1813-1855
On peut voir la série complète à l'adresse suivante :
Scène tirée de la pièce "Les frères Soga", vers 1852.
Le conte des Frères Soga raconte l'histoire de deux frères dont le père a été assassiné par le seigneur Suketsune, alors qu'ils étaient encore enfants. Au cours de la célébration du Nouvel An chez Suketsune bien des années plus tard, les deux frères révèlent leur identité et déclarent leur intention de venger la mort de leur père. A gauche Goro, l'impétueux cadet relève les manches de son kimono rouge. Son frère aîné Juro se tient derrière lui dans un kimono noir. Suketsune occupe le centre de la scène les yeux écarquillés et les sourcils froncés par la colère. Au premier plan, reconnaissable a son visage maquillé en singe, Asahina essaie de s'interposer. Les acteurs représentés dans le panneau central, celui que je possède, sont Bando Hikosaburo IV, Ichikawa Ebizo V et Ichikawa Kodanji IV. Le musée des Beaux Arts de Boston possède un exemplaire complet de ce triptyque.
Lorsqu'ayant quitté le Japon, j'ai commencé à rechercher des estampes sur internet, c'est encore avec Kunisada que j'ai commencé, par ces 2 estampes acquises sur le site d'enchère "Fuji Arts" :
La première m'a séduit par l'originalité du sujet et l'exotisme de cette scène montrant une élégante bijin voyageant sur le dos d'un boeuf.
La seconde m'a plu car elle présentait 2 acteurs masculins dans la pose traditionnelle de l'acteur de kabuki, les pieds disposés en forme de "V" qui met particulièrement en valeur les proportions des costumes de théâtre, silhouette typique dont j'avais commencé une petite sous-collection, ou collection dans la collection...
Dans la série des acteurs de kabuki j'ai également acheté sur internet cette série de 5 acteurs composée de 5 feuilles de format oban destinée à être présentées juxtaposées comme l'indique le paysage du fonds qui se continue d'une image à l'autre, qu'on appelle pentaptyque qui sont rares dans leur conception, et qu'il est encore plus rare de trouver au complet :
Date: 1857
Editeur : Uoei
Je n'ai pas identifié le premier acteur.
Pour les autres il pourrait s'agir, dans l'ordre :
- d'un acteur ayant interprété le rôle de Yari no Gonza,
- de Sandaime ONOE KIKUGORO (1784-1849), interprète du rôle de Nagoya Sanza,
- d'un acteur ayant interprété le rôle de Sasano Gonza,
- et de Godaime IWAI HANSHIRO (1776-1847), interprète du rôle de Shirai Gonpachi.
Le format triptyque est quant à lui beaucoup, plus courant pour représenter les scènes de kabuki : il permet, tout en conservant l'harmonie et l'équilibre d'un silhouette centrée dans un format oban, de présenter plusieurs personnages en même temps:
Le Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, sert souvent de décor à des personnages comme ici à ces 3 courtisanes aux kimonos richement décorés de motifs traditionnels (le rat, la tortue et la carpe) assortis aux kimonos que portent également les 3 petites servantes. Le lieu est reconnaissable à la palissade de bambou rythmée de lanternes.
On retrouve ce décor par exemple dans la série suivante dont je ne possède malheureusement que 2 feuilles de format oban :
Derrière la palissade, la nuit. Des branches de cerisiers en fleurs indiquent que la scène se passe au début du printemps. Il existe une autre version de cette scène que j'ai trouvée sur internet et qui montre derrière la palissade un décor d'iris en fleurs, situant la scène cette fois ci vers la fin du printemps. Cette comparaison permet également d'imaginer à quoi pouvait ressembler le feuillet manquant dans ma collection.
Cette scène est tirée de la pièce de Tsuruya Nanboku IV intitulée « Ukiyozuka
Hiyoku no Inazuma » et représentée pour la première fois en 1823 au
théatre Ichimura-za. Elle raconte l’histoire du samouraï Nagoya Sanza à qui son seigneur
a confié un document précieux. Le rouleau a été volé par un vassal rival, le fourbe
Fuwa Banzaemon. Accusés conjointement, les deux samouraïs ont été bannis de leur clan. Après de
nombreuses années de quête, Sanza retrouve son ennemi sur le Yoshiwara, une
célèbre promenade de Kyoto et il décide de le provoquer en duel. Banzaemon reconnaît
la voix de Sanza. Ils soulèvent alors leurs chapeaux de paille pour révéler
leur visage et se préparent à s’affronter.
Cliquer pour être dirigé vers le résumé de la pièce
Parfois les personnages sont transportés hors de tout décor, et on imagine très bien qu'ils pourraient eux aussi se promener sur le Yoshiwara, comme par exemple ces 2 personnages aux kimonos somptueusement décorés de scènes chinoises :
Kataoka Nizaemon VIII
dans le rôle de Nango Rikimaru,
南郷力丸
南郷力丸
un gizoku (gentleman cambrioleur)
dans la pièce de kabuki intitulée
"Aoto Zôshi Hana no Nishikie"
(青砥稿花红彩画 )
censure signée Aratame et datée d'octobre 1860
publié par Uoya Eikichi
Fait partie
des collections suivantes :
·
Museum of
Fine Arts, Boston
·
Waseda University Tsubouchi
Memorial Theatre Museum, Tokyo
·
Tokyo Metropolitan Library,
Tokyo
La signification du décor est ici toute symbolique : on chercherait en vain dans la pièce une scène se déroulant au bord de la mer. La pièce est tirée de ce qu'on appelle un "shiranamimono" (conte de voleurs).
On comprend mieux quand on sait que oeuvre littéraire porte le sous-titre de "Shiranami Gonin Otoko" (白浪五人男, "Cinq hommes de la vague blanche"), "Shiranami" (vagues blanches) étant un terme utilisé pour désigner les voleurs.
on trouve le synopsis de la pièce à l'adresse suivante
on trouve la série complète à l'adresse suivante :
Autre samurai sur une plage, mais dont je n'ai, à ce jour, pas élucidé le contexte...
Acteur en costume de Daimyo
(大名, daimyō, littéralement « grand nom »
est un titre de kazoku, la noblesse japonaise)
Belle "dévorant" la missive de son amant
Courtisane sur une véranda
On admirera le dégradé des tons du kimono...
Bijin tenant un uchiwa
Les deux petits rectangles en haut à gauche représentent une paire de cartes du jeu des 100 tanka (le tanka 短歌littéralement poème court est un poème sans rimes, de 31 syllabes sur cinq lignes) : deux cent cartes comportant chacune une moitié de poésie sont mélangées. Le maître de jeu lit une première moitié et chaque joueur doit se précipiter pour saisir la carte complémentaire.
Sur cette estampe, la première représente un portrait du poète Chunagon Yakamochi et le début d'un poème :
Kasasagino
wata seru hashini oku shimo
no
(Au dessus du pont qui blanchit sous le givre
tournoient des pies...)
La seconde carte porte les derniers vers :
Shirokiwo mireba
yozo fukenikeru
(...Tandis qu'autour de moi tombe la nuit.)
Portrait d'une amoureuse :
le visage de son amant apparaît sur un éventail
à gauche de l'image
Joueuse de shamisen
(le shamisen, 三味線, littéralement "3 cordes parfumées",
est un luth à long manche dont on pince les cordes)
Cette estampe datée de 1857 fait partie d'une série intitulée "Edo meisho hyakunin bijo" qui représente cent femmes d'exception comparées à des panoramas célèbres d'Edo. La série est le fruit de la collaboration de Kunisada qui a dessiné les bijin et de Kunihisa (1832-1891), gendre de Kunisada, qui a dessiné les cartouches représentant les paysages : ici le site d'Imado.
On peut voir la série complète à l'adresse suivante :
Kakemono d'une geisha sous la neige
(détail)
Cette estampe fait partie d'une série intitulée "Sono sugata Hikaru no utushi-e", (Fidèles représentations d'un prince radieux), illustrant les 54 chapitres du GENJI MONOGATARI 源氏物語 " Le dit du Genji" et exécutée de 1851 à 1853. Il s'agit ici du chapitre 26 : Tokonatsu, ( 常夏, littéralement éternel été) du nom ancien de l'oeillet. On y raconte l'idylle entre Genji et la belle Tamakazura, associée à la douce pâleur de l'oeillet rose.
On peut voir la série complète à l'adresse suivante :
Il semble que Kunisada ait respecté l'exclusivité des scènes de batailles dévolue à son rival Kuniyoshi. Il a néanmoins laissé ce saisissant duel: la silhouette du cavalier de droite est reproduite une demi-douzaine de fois en gris sur le fonds, comme quand un sujet a bougé pendant la prise d'une photo, intensifiant ainsi la violence du combat. C'est en réalité la représentation d'un démon dont la figure est floue et insaisissable.
Sur cette autre scène de bataille, on notera le mouvement des chevaux, ainsi que les masques et casques de combats dont le rôle était d'impressionner l'adversaire.
Il a également laissé quelques portraits de lutteurs de sumo comme celui-ci qui fait partie d'une série intitulée "KOKON SUMO KAGAMI" (Miroir du Sumo du temps passé et présent) datée de 1855. On admirera le fonds en damier noir et blanc, le motif de papillons du kimono, et en haut à gauche l'éventail en bois, attribut de l'arbitre des combats de sumo.
Acquise en 2017, une paire de petits livres dont les couvertures forment une scène montrant un cavalier levant son chapeau pour saluer le passage d'une jolie femme, datés 1848.
(page intérieure)
Enfin je terminerai ce petit article sur mes estampes de Kunisada par cette anecdote qui fait le bonheur d'un collectionneur en le persuadant que sa quête à reçu la bénédiction des dieux et qu'elle bénéficie des faveurs de la bonne fortune. J'avais acheté à Tokyo un portrait d'acteur dans un magnifique costume d'archer, tenant dans sa main gauche levée un linge blanc qui disparaissait vers la droite.
Quelques semaines plus tard, j'ai trouvé une autre pièce du puzzle : une femme assise par terre, tenant dans sa main droite levée l'autre extrémité du linge qui disparaissait vers la gauche.
Cela formait une belle paire, mais incontestablement incomplète.
Bien des années après, j'ai acheté sur un site internet basé aux États-Unis un portrait d'acteur en particulier à cause de sa position, thème que j'ai évoqué plus haut, sans m'attarder sur la bande blanche qui traversait l'image.
J'avais encadré les trois portraits individuellement et ils décoraient le capharnaüm de mon salon à Bangkok. Un soir que j'étais au téléphone, mes yeux se portaient successivement sur mes estampes et tout à coup ce fut la révélation d'une évidence qui m'avait jusque là échappé : je venais d'acquérir le troisième volet d'un triptyque reconstitué tout à fait par hasard et sans aucune intention de ma part! Et voilà le résultat :
On trouve sur internet un site très interessant dont l'ambition est de reconstituer l'ensemble de l'oeuvre de Kunisada, consultable à l'adresse suivante :
Je viens de mettre mes pieds dans votre Blog.
RépondreSupprimerC'est magnifique et je suis émerveillée de toute ces histoire d'estampes japonais. Je vais apprendre pleins connaissances et esprits.
Je vois maintenant pourquoi Van Gogh était si influencé par là....
Bon voyage et ramenez bien le vent frais! E.O