lundi 16 février 2015

Pline le Jeune-Lettres, Livre II, Lettre II




[2,2] C- PLINIUS PAULINO SUO S-.
(1) Irascor, nec liquet mihi an debeam, sed irascor. Scis, quam sit amor iniquus interdum, impotens saepe, 'mikraitios' semper. Haec tamen causa magna est, nescio an iusta; sed ego, tamquam non minus iusta quam magna sit, grauiter irascor, quod a te tam diu litterae nullae. (2) Exorare me potes uno modo, si nunc saltem plurimas et longissimas miseris. Haec mihi sola excusatio uera, ceterae falsae uidebuntur. Non sum auditurus 'non eram Romae' uel 'occupatior eram'; illud enim nec di sinant, ut 'infirmior'. Ipse ad uillam partim studiis partim desidia fruor, quorum utrumque ex otio nascitur. Vale.
Je suis en colère, sans savoir si c’est à tort ou à raison, mais je suis en colère. Tu n’ignores point combien l’amour peut être tumultueux parfois, emporté souvent, querelleur toujours. Je ne sais pas si mon courroux est justifié, mais il est immense sans aucun doute. Et quand il serait plus juste que puissant, je n’en serais pas moins extrêmement en colère, car depuis si longtemps je n’ai plus de lettres de toi. Le seul moyen d’obtenir ma clémence, serait à tout le moins de m’envoyer sur le champ plusieurs courriers et bien fournis encore. Ce serait à mes yeux la seule repentance sincère, et aucune autre ne serait valable. Je te préviens que je ne suis pas d’humeur à souffrir des « je n’étais point dans Rome », des « j’étais occupé », encore moins des « j’étais souffrant ». Quant à moi, dans ma campagne, je partage mon temps entre les plaisirs de l’étude et ceux de la paresse, tous fruits du doux loisir. Adieu.

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