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mercredi 30 avril 2014

Ex libris

Sur le même exemplaire d'un Abrégé d'Anatomie pour l'Instruction des élèves-chirurgiens de la marine de l'école de Brest publié en 1752, on trouve à la dernière page la mention manuscrite suivante :

DSCN6537c
 
O, VOUS, AMIS, QUI, ME
Trouvez ayez la bienveillance ayez la charitez s'il vous plait de me rendre quar pour moy de passer dans des mains étrangères ce me seroit je vous assure une peine fort amère je suis à K[er]serf de bon droit je luy appartient je brûle d'une amoure extr extreme de retourner Suitte entre ses mains
 
A Lorient le 10è janvier 1759
 
JEAN KERSERF DE LORIENT 
 
Vous amis qui me trouverez ayez la bienveillence ayez la charitez s'il vous plait de me rendre car pour moi de passer dans des mains étrangères ce me seroit je vous assur une paine fort amere.
 
... et dans les premières pages celle-ci :
 
 DSCN6530cc.jpg
 
VOUS : AMIS qui me trouvairay ayé la Bien veillance la charitez sil vous plait de me rendre car pour poy de passer dans des main etrangere se me seroi je vous assoure une painne fort amerre je suis a Tiryan Du fosse De Bon Droit je Luy apartien je Brulle d'un amoud extraime de retourner dans ses mains a Lori[e]nt ce 3 9bre 1764.
 
In : Abrégé d'Anatomie pour l'Instruction des élèves-chirurgiens de la marine de l'école de Brest par Monsieur de Courcelles Première partie Ostéologie. A Brest chez Romain Malassis Imprimeur du Roi et de la Marine MDCC.LII.
 
Tampon de l'École de Médecine navale de Brest.
 
Cachet de l'École de Santé navale de Brest.
 
Exemplaire conservé au Service Historique de la Marine à Brest.R 7139.

Reblogué du blog lavieb-aile de jean-yves cordier. 

mardi 22 avril 2014

XII.Nicolas de Beauclair, époux de Jeanne de Dienne (chapitre XI)

Rigaud de Beauclair, seigneur de Marmanhac, possédait l'ancien château de la Voulte, près d'Aurillac dans le Cantal, sur la rive droite de l'Authre qu'il habitait déjà en 1344; ce Rigaud de Beauclair est mentionné, en 1358, comme possédant par indivis, avec Raymond de Sédaiges, plusieurs maisons près de l'église de Marmanhac et au château de Roquenatou. Rigaud de Beauclair fut bailli des montagnes, en 1415, et commissionné pour le siége d'Aurillac par Jean, duc de Berri. Il avait prêté au roi Charles V 800 écus d'or pour traiter avec les Anglais, en 1370.

Son fils, Guy de Beauclair, fut gouverneur de Roure, en Bourgogne, et chambellan du roi.

Son petit- fils Géraud, co-seigneur de Fontanges, qui lui succéda comme capitaine de Roure et chambellan du roi, eut de son mariage avec Catherine de Bosredon un fils, Nicolas.

Nicolas de Beauclair, seigneur de Pestels, d'Armagnac, de La Voulte avait épousé le 7 août 1502 Jeanne de Dienne, fille de Guyot, seigneur de Dienne et de Françoise de Cénaret. C'est lui qui fit construire en 1471 le château actuel de la Voulte. Le duc de Bourbon visita ce château, en 1501, et plusieurs seigneurs du pays vinrent y rendre leur foi et hommage.

 Leur fille Marguerite de Beauclair épousa en 1534 Jean de Montamat, dont naquit une fille Jaquette de Montamat, dame de Messillac, laquelle de son mariage avec Guyon de Saunhac, avait eu une fille unique, Marguerite de Saunhac (voir chapitre VII).


 


On trouve une allusion surprenante aux coutumes de cette terre, citées par l'abbé Laurent BORDELON (1653-1730) dans son ouvrage "Les Malades de Belle Humeur", 1698.
Selon l'avis au lecteur, l'abbé Bordelon a tiré ces Lettres divertissantes, des manuscrits du
médecin de Chaudray (aujourd'hui Chaudry, en Seine et Oise) qui s'appelait Christophe Ozanne. 





Petite digression sur cet ouvrage
et sur le personnage qui l'a inspiré.



A la séance du 1er février 1696 de l’Académie des Sciences, le médecin Dodart lit « deux lettres touchant le paysan de la Chaudraye (sic), proche Maigny, qui est en grande réputation pour ses remèdes », et l'Académie décide que Boulduc ira sur place faire une enquête sur ce charlatan. Le15 février, Boulduc lit le récit de la visite qu'il a faite au médecin de Chaudray : « La conférence qu'il a eue avec lui, dit le procès-verbal de la séance, ne luy persuade pas que ce soit un habile  homme ».



La biographie du médecin de Chaudray a été faite par Auguste Benoit, conseiller à la Cour d'appel de Paris, et publiée sous le titre suivant : « Notice sur Christophe Ozanne, médecin empirique de Chaudray, près de Mantes. Chartres, imprimerie de Garnier, 1874 » (in-16 de 47 pages, extrait des Procès-verbaux de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, t. V, pp. 58-77).


Christophe Ozanne, né à Chaudray, hameau de la paroisse de Villers-en-Arthies (Vexin français, aujourd'hui département de Seine-et-Oise), fut baptisé à l'église de ce village le 15 novembre163 3; il mourut le 18 février 1713. Jean Bernier n'en parle pas dans ses Essais de médecine (Paris, 1689; supplément, Paris, 1691), qui contiennent un long chapitre sur les charlatans; mais Dionis l'a dépeint dans son Cours d'opérations de chirurgie (Paris, 1707, pp. 659-660, et éditions postérieures). D'autres auteurs l'ont mentionné : M. de Coulanges, dans une lettre à Madame de Sévigné, datée du 27 janvier 1696; Bossuet, dans deux lettres à Madame de Beringhen, abbesse de Faremoutiers, diocèse de Meaux, en date des 21 septembre et 6 octobre 1696; le poète Boudier de la Jousselinière, qui florissait à Mantes; l'abbé Bordelon, dans Les malades de belle humeur, ou Lettres divertissantes écrites de Chaudray (Paris, 1697) ; Louis-Théodore Hérissant dans ses Nouvelles recherches sur la France (Paris, 1766). Tous ces auteurs sont cités par Benoît, qui a ignoré Madame d'Aulnoy, le poète Baraton et une comédie en un acte : « Le Médecin de Chaudray », publiée en 1698.Dans un des Contes des fées de Madame d'Aulnoy, intitulé :« Babiole », la princesse de ce nom fait porter le prince blessé, son futur mari, « dans le plus bel appartement du palais, où rien ne manquait de tout ce qui lui était nécessaire pour sa guérison : médecin de Chodrai (sic), chirurgiens, onguens, bouillons, sirops ».

Quant à l'épigrammatiste Baraton, il a imaginé une consultation ridicule, donnée à la jeune femme d'Alidor par le médecin de Chaudray, au sujet duquel il s'exprime ainsi ;



On sait que sans latin,

sans grec et sans science,

Avec sa seule expérience,

Sur les maux souvent il dit vray.



En 1696, le médecin de Chaudray était dans l'apogée de sa gloire: les nombreuses citations que je viens de faire le témoignent, ainsi que les estampes qui lui ont été consacrées. L'une d'elles, de format in-plano, est particulièrement remarquable : intitulée « Christophe Ozanne, médecin de Chaudray » et ornée d'un « Almanach pour l'an de grâce M. DC. XCVII », elle est analogue aux almanachs artistiques qui commémorent les faits et gestes de Louis XIV. La bibliothèque de l'Institut en possède un exemplaire, relié avec ces almanachs très rares et très recherchés.

Il eut été intéressant de connaître le rapport de Boulduc sur Christophe Ozanne; malheureusement cette pièce a disparu, ainsi que les deux lettres qui ont occasionné son voyage à Chaudray.

Paul DORVEAUX, Les Grands Pharmaciens, Apothicaires membres de l'Académie des Sciences : III. Simon Boulduc, Revue d'histoire de la Pharmacie, Année 1930, volume 18, n° 67. 

*** 



Marmanhac : histoire d'une commune de la Haute-Auvergne / Joseph Pastisson,.


Château de la Voûte

Le château de la Voûte se dresse au milieu de la vallée
sur la rive droite de l'Aultre et surplombe la rivière. Une
pente rapide l'en sépare et rend de ce côté la défense facile.
Ce sont bien les emplacements recherchés pour les châteaux,au moyen-âge.
Il y eut là, à n'en pas douter, à une époque reculée, un
château féodal, habité par une famille portant son nom,
mais disparue depuis longtemps, sans laisser de traces dans
ia chronique locale. Le premier document, concernant le
château de la Voûte, tombé sous nos yeux, date de 1246.
Mais à cette époque déjà, il était habité par une branche
cadette de la famille de Beauclair. Quand et comment cette
famille s'est-elle installée à la Voûte, rien ne permet de le
préciser, mais on peut conjecturer, en toute vraisemblance,
•que ce fut par héritage, ou mieux encore par le mariage
d'un cadet de Beauclair avec ec la dernière héritière de la
famille de la Voûte.
Avant d'écrire la monographie de ce château, jetons un
rapide coup d'oeil sur la souche de la famille de Beauclair.

Famille de Beauclair de Fontanges

Blason : « d'or à trois chevrons de gueules, au chef d'ar-
« gent, chargé de cinq mouchettes de sable » (1).

La famille de Beauclair est très ancienne. Elle fait par
tie de cette chevalerie militaire qui a joué un si grand rôle
au moyen-âge. Elle a son berceau à Fontanges et tire son

(1) Nob. d'Auv. Beauclair.

nom du château de Beauclair (de Bello-Claro), perché au
sommet d'un rocher qui surplombe presque à pic les gorges
abruptes de l'Aspre. C'était un vrai nid d'aigle que protégeaient
de trois côtés des précipices, qui n'était accessible
que vers le nord, par la pente douce qui descend de la croupe
des montagnes, aboutissant au Puy Violent..
« La famille de Beauclair qui eut là son berceau, dit
« d'Hosier, était fort distinguée par son ancienneté, ses
« alliances, sa puissance et ses services » (1).
Les premiers documents mentionnant cette famille, datent
du XIIIe siècle. C'est ainsi qu'en 1240, le château de Belclar
est signalé comme relevant de la chatellenie de Charlus-
Champgnac. (2) A cette époque. Raoul de Beauclair,
avec Hugues de Fontanges accompagnent Saint-Louis aux
Croisades. A Damiette. en 1250. à la suite d'un exploit militaire,
il reçoit les éperons d'or et de simple damoiseau devient
chevalier. 3)
Aymeric de Beauclair succède à son père Raoul. En 1260,
il est mentionnée avec ses trois fils, Guy Pierre et Guillaume
dans une vente qu'ils consentent à Angelise. femme de
Rigaud de Tournemire, de rentes qu'ils percevaient sur le
village de Beauclair, situé autour du château. (4) Devaientils
être besogneux à cette époque
Quatre ans auparavant, en 1256. Guy Ier de Beauclair (5)
fils aîné d'Aymeric. avait été témoin, avec Durand de Montai.
à un acte de vente consentie par Guillelmine de Fontanges
à Rigaud de Tournemire (6).
Après la mort de Guy 1er de Beauclair, son fils Rigaud Ier
lui succède. On le trouve en 1304, avec neuf autres grands
seigneurs et le bailli des Montagnes d'Auvergne, témoin à
un accord intervenu entre Guillaume de Murat et Guy de
Brezons (7). En 1320, Rigaud Ier de Beauclair rend hom-

(1) Nobiliaire d'Auvergne. Famille de Beauclair.
(2) R. P. Gaillard. Petite notice sur « La famille de Beauclair ». Divers
renseignements lui seront empruntés sur la branche de Fontanges.
3) Bibliothèque nationale. Manuscrit en latin, n° 17803.
(4) La famille de Beauclair (R. P. Gaillard).
5 Cette classification par 1er et II etc. de Guyot et de Rigaud de
Beauclair est utile pour faciliter la solution d'un point d'histoire différemment
raconté.
(6-7) La famille de Beauclair.
mage au baron de Calvinet, héritier d'Eustache de Beaumarchais,

sénéchal de Toulouse, qui. en 1279, avait acheté
de Rigaud de Fontanges et d'Estelle de Saint-Christophe
des droits qu'ils possédaient sur la chapelle du Rocher St-
Michel de Fontanges (1).
La lignée est continuée par Guy II, héritier et successeur
du précédent, qui passe inaperçu, mais son fils, Rigaud II de
Beauclair devient une des gloires de la famille. Il suit,
comme ses ancêtres, la carrière militaire, et fait un brillant
soldat. En 1370, il est fait prisonnier par les Anglais, au
siège de Lusignan, en Poitou. Rendu à la liberté, il reprend
aussitôt les armes. Il est compté, dit M. Bouillet, parmi les
chevaliers d'Auvergne qui contribuèrent le plus, de 1370 à
1450, à chasser les Anglais du Royaume (2).
Rigaud, qui avait épousé Alusia de la Saigne, eut pour
successeur au manoir paternel, son fils aîné, Guy III. Guy
ou Guyot de Beauclair, paraît dans divers documents, soit
à Marmanhac, soit à Fontanges. Le 19 juillet 1436, par acte
reçu par Porthus, notaire, au choeur de l'église de Fontanges,
il lègue « à discret homme, Pierre de Jalhinos, vicaire
« perpétuel des prêtres » de la paroisse de Fontanges. 2
livres de rente sur son pré de la Violle. à la Bastide (aujourd'hui
paroisse du Fau) 1 livre, 17 sols sur son pré de
Redondel et 3 livres sur son pré du Teil, paroisse de Saint-
Martin-Valmeroux. La communauté s'engage à célébrer 4
messes par an et une messe tous les mercredis dans la chapelle
de la famille (3). Un an après, dans son dernier testament,
le 6 juin 1437, par devant Guillaume de Fontanges,
il fait encore à la communauté de Fontanges, un legs de
cent écus d'or, pour fondation obituaire. en faveur de sa
mère, de sa femme, Irlande de Tourneraire. de la famille de
Porthus de Fontanges et du salut de son âme (4). Guyot III
de Beauclair, fut gouverneur du Roure et chambellan du
roi (5).
Son fils et héritier, Rigaud III, ratifia la fondation faite
par son père, le 8 septembre 1443, devant Labrune, notaire,
en présence de Guillaume et Olivier de Fontanges. Il s'en-

(1) La famille de Beauclair.
(2) Nobil. d'Auvergne. Vol. 7, p. 209.
(3-4-5) Famille de Beauclair.

gagea « la main sur l'évangile », à payer 10 livres par an
à titre d'intérêts des 100 écus, légués par son père (1). On
le trouve en 1451, signant un accord avec les habitants de
la Peyre del Cros, au sujet, de la montagne de Chavaspre et
du Bois Noir (2). La même année, il donne une investiture
à Vermenouze (3).
Ce Rigaud de Beauclair, chevalier, contemporain de
Jeanne d'Arc, fut bailli des Montagnes d'Auvergne pour le
duc de Bourbon, de 1426 à 1432 environ. Il est mentionné
avec cette qualité dans un acte de 1430. dans un autre de
1432. ce dernier est à la bibliothèque nationale (4). Il prit
pour lieutenant son compatriote. Guillaume de Fontanges,
bachelier « en chacun droit. »
Le 18 avril 1429. venant d'assister à Riom aux Etats
d'Auvergne, il apporta, aux consuls de Saint-Flour l'ordre
de voter des subsides, pour le ravitaillement d'Orléans, assiégé
par les Anglais (5).
M. Bouillet (6) attribue cette dignité de bailli des Montagnes
à Rigaud II de Beauclair, fils de Guy II. Il dit qu'il
tut nommé en 1415, après avoir écrit qu'il avait été fait prisonnier
au siège de Lusignan en 1370. Mais c'est invraisemblable,
puisque Rigaud était encore bailli plus de 60 ans
après cet événement, qu'il ratifia en 1443 (7) la fondation
pieuse faite par son père, Guy. le 6 juin 1437. Cet honneur
n'a pu être décerné qu'à Rigaud III. fils de Guy III. dont
nous venons de parler.
Mais c'est bien Rigaud II de Beauclair, fils de Guy II, le
héros de Lusignan, que nous trouvons, en 1365, en compagnie
de son oncle, Guy de Beauclair de la Voûte, recevant
une reconnaissance de Pierre Conrier du village du Fau,

(1-2) Famille de Beauclair.
(3) Arch. du château de Sédaiges.
(4) Marcelin Boudet. Les baillis royaux et ducaux de la Haute-Auvergne,
p. 205.
(5) A XVIII abrial (1429) venc ayssi Rigalt de Belclar, baillios de
« M. de Bourbon, per postar ayssi la tailha autreghada en Auvergne al
« rey nostre senhor per far prestament ajuda, de vieures à los qui eront
assetiat dedins Orlbieux. » Reg. consul. de St-Flour 1429-1430, f. 26.
(6) Nobil. d'Auvergne. V. 1, p. 160. Dict. statist. du Cantal, Marmanhac.
Vol. IV. Il donne par erreur Rigaud comme châtelain de la
Voûte.
(7) Famille de Beauclair.

paroisse de Marmanhac (1). C'est bien lui qui passe un
contrat en 1368, avec Rigaud de Fontanges, au sujet du
Chaumont, paroisse de Fontanges (2) C'est bien lui qui en
1370, prête 800 écus au roi de France, Charles V, dit le
sage, pour traiter avec les Anglais 3). C'est bien lui qui
fait partie des Etats d'Auvergne, réunis à Aurillac, en 1377
et 1378 (4). C'est bien lui, enfin, qui est héritier de Guyot
de Beauclair de la Voûte, décédé en 1375 (5).

(1) Arch. du château de la Voûte.
(2, 4) Famille de Beauclair.
(3) Diction. statist. du Cantal, vol. IV. p. 140, Marmanhac,
(5) Arch. du château-de la Voûte.
 
La famille de Beauclair de la Voûte

I. La famille de Beauclair à Marmanhac. — II Elle s'éteint..
— III. La branche aînée de Fontanges la remplace. —
IV. Nombreuses acquisitions, reconstruction du château.
— V. Importante fortune de la famille. Disparition
du nom de Beauclair à la Voûte.

I
Si les documents étudiés ne permettent pas de préciser
l'arrivée des de Beauclair à la Voûte, ils autorisent à attester
qu'ils y étaient avant 1240. En 1246. en effet, Rigaud de
Beauclair et Ramond de Sédaiges reçoivent une reconnaissance
de Pierre Séduciol. fils de Guillaume, du village de
Séduciol. appelé vulgairement « Mas Majour » (Coudert)
pour un pré indivis entre eux. (1)
Le successeur de Rigaud de Beauclair fut son fils, Guyot,
qui mourut jeune, laissant des orphelins dont la tutelle fut
confiée à Pierre de Sédaiges. (2) Il est question d'eux dans
l'acte de délimitation de droits sur le plateau de Vermenouze,
en 1285 (3).
Avant d'aller plus loin, une observation s'impose. Il y
eut longtemps et presque à chaque génération, similitude de
prénoms entre les membres des deux familles. Cette circonstance
prête à confusion, rend, dans certains cas, difficile le
rattachement de tel ou tel fait à une branche ou à l'autre.
Cette similitude de noms paraît anormale de prime abord.
Elle est cependant bien naturelle. Il ne faut pas oublier
qu'autrefois, dans les familles, dans la noblesse surtout, le

(1-2) Arch. du château de Sédaiges.
(3) La famille de Marmanhac, p. 272.

fils aîné portait le prénom de l'aïeul paternel à qui appartenait
le droit d'être son parrain aux fonts baptismaux. Cette
tradition était pieusement conservée. De plus, il y avait entre
la branche aînée des de Beauclair de Fontanges et la
branche cadette de la Voûte de grandes et intimes relations
familiales, cimentées à diverses reprises par des alliances.
C'est ainsi qu'au XIVe siècle. Rigaud de Beauclair de Fontanges
était le neveau de Guy de Beauclair de la Voûte dont
il devait hériter. Les intérêts des deux maisons étaient cependant
séparés, se cantonant les uns dans la vallée de
Fontanges, les autres à Marmanhac. Cette circonstance
permet de les distinguer dans nombre d'actes.
Reprenons notre récit. Rigaud, mineur en 1285, est devenu
chef de famille. En 1301, devant Géraud Beranger (Geraldo
de Berangarii), notaire, il reçoit avec Irlande, mère
et titutrice de Ramond de Sédaiges, une reconnaissance de
Géraud et Jean Séduciol. pour le pré de « Viers » dans les
dépendances de Péruéjoul. et le même jour, une autre reconnaissance
d'Etienne de Borèze, Géraud Laporte et Pierre de
Cavanhac, pour divers tènements dans la région de Broise
et Cavanhac. (1) En 1322, devant Pierre Mario, notaire,
Pétronille Olivier, veuve de Martin et son fils reconnaissent
tenir de lui la quatrième partie de la propriété des « Oliviers
» du Mas de Sédaiges. (2) La même année, Rigaud de
Beauclair achète des cens seigneuriaux sur la chatellenie de
Roquenatou. (3) En 1324. il reçoit une reconnaissance de
plusieurs propriétaires de Vermenouze (4), une autre en
1327, pour un tènement du côté de Labeau (5). En 1326, le
samedi avant la fête de Saint Clément, il fait divers échanges
avec Ramond de Sédaiges, au sujet de rentes seigneuriales
sur Brolinge (Saint-Cernin). Péruéjoul, Broise, Nouvelles,
Entre-deux-Rieux, etc. (6).
Le 21 septembre 1344, il fait à son tour une reconnaissance
à l'archidiacre d'Aurillac, Jean de Flourac, pour un pré
dont le cens consistait en 7 setiers et une émine de seigle, 7

(1, 2) Arch. du château de Sédaiges.
3, 4, 5, 6) Arch. du château de la Voûte

cartes de froment, 9 sols, 1 denier, 10 oboles d'argent une
géline et 10 oeufs (1).
Après cette reconnaissance, Rigaud de Beauclair disparaissait,
car c'est son fils, Guy qui est signalé quatre ans
après dans les actes officiels. Ainsi, l'an 1348 « le mardi,
jour de la fête de la Décollation de Monsieur Saint-Jean-
Baptiste » devant Garin Lacroze « prêtre et notaire », Guy
de, Beauclair reçoit une reconnaissance de Pierre Hébrard
« de la paroisse de l'esglise de Marmanhac » (2).
L'an 1365 « et le dimanche devant Saint-Hilaire », Garin
Lacroze, notaire. Guy de Beauclair reçoit a avec son neveu,
Rigaud de Beauclair de la paroisse de Fontanges » une
reconnaissance de Pierre Courier du village du Fau, pour
la moitié d'une importante propriété du nom de « Giraldenc
», située près du village (La Raysse sans doute), comprenant
« maison, granges, moulin, prés, terres, pacages,
fontaine, eaux du ruisseau. » Le cens annuel était de 4 setiers,
moins 5 cartons de seigle. 4 setiers, moins un carton
d'avoine, mesure d'Aurillac, 5 sols tournois et 2 gélines, avec
justice totale: haute, moyenne, basse, mixte, impérée, etc. La
taille due dans les cas ordinaires, est explicitement exprimée
dans l'acte : « Nouvelle cavalcade du seigneur ou de
« ses successeurs — Mariage de ses filles, de ses soeurs ou
« leur entrée en religion — Mariage de ses fils ou leur
« réception dans les ordres — Rachat du seigneur fait pri-
« sonnier — Passage outre-mer que le seigneur pourrait
a faire. « L'acte ajoute que « Giraldenc » reste exempt de
tous autres droits ou servitudes (3). L'énumération que nous
venons de faire paraît bien suffisante.
Guyot de Beauclair mourut en 1375. sans laisser de postérité.

II
Voilà donc la branche cadette des de Beauclair éteinte à
la Voûte. La chronique locale ne la mentionne que pendant
un peu plus d'un siècle. Rien n'empêche de croire qu'elle
n'y soit restée plus longtemps. Elle est éteinte, mais ne dis-

(1) Arch. dép. du P.-de-D. chap. cathédr. armoire 16, sac D, côte 2.
(2-3) Arch. du château de la Voûte.

paraît pas. Elle va renaître, se rajeunir à la souche dont
elle n'est qu'un rejeton. En lui apportant tous ses biens :
château, propriétés, rentes seigneuriales, elle fortifie le château
ancestral et fait de la famille de Beauclair une des
plus riches du pays, en même temps qu'elle en était une des
plus illustres. Pendant plusieurs siècles encore, la famille
de Beauclair donnera un nouveau lustre au vieux castel
de la Voûte.
Les héritiers ne vinrent pas cependant s'installer aussitôt
au château. L'attrait du vieux repaire familial, l'agrément
de leurs anciennes relations dans la vallée de l'Aspre, le
crédit dont ils jouissaient, la gestion de leurs affaires les retinrent
encore pendant près d'un siècle, dans leur vieux
manoir. Leurs intérêts du reste étaient plus importants à
Beauclair qu'à Marmanhac. Le château de la Voûte était
délabré, la ferme n'était pas l'important domaine d'aujourd'hui,
mais une modeste propriété qui devait s'arrondir
surtout à la fin du XVe siècle.
III
C'est Guyot de Beauclair, fils de Rigaud, qui après la
mort de son père, se trouve à la tête de cette haute situation.
Tout en habitant le petit castel de Beauclair, il se rend souvent
à Marmanhac pour gérer ses intérêts. C'est ainsi qu'en
1431, il reçoit diverses reconnaissances au château de la
Voûte (1). Le 17 avril 1436, qualifié du titre de « seigneur
de Beauclair et de Fontanges », il donne investison à Pierre
Fau du village du Fau, en même temps qu'il reçoit une
reconnaissance pour certains affars du Mas de Séduciol (2).
Atteint, jeune encore, d'une grave maladie qui mit ses
jours en danger, Guy de Beauclair en profita pour mettre
ordre à ses affaires. Le 30 mai 1455, Labrune, notaire royal,
vint prendre ses dispositions testamentaires, au castel de
Beauclair, en présence de Jean de Tournemire et de Nicolas
de Pradines, damoiseaux. A cette occasion, il légua aux
prêtres de Fontanges la somme de dix livres, à prendre sur
ses ehâtellenies de Beauclair et de Fontanges, pour acquitter,
après sa mort, une messe chaque jour, pendant un an.
(1-2) Arch. du château de la Voûte.
Ce ne fut qu'une fausse alerte ; car il ne mourut que vingt
ans après (1).
Quoique très attaché au vieux manoir de ses ancêtres et
à Fontanges, Guyor de Beauclair s'intéressa beaucoup à la
Voûte. On le trouve à Marmanhac, avant sa maladie, en
1451, donnant investiture à plusieurs paysans (2). Après sa
guérison. le 17 novembre 1458, il vend à réméré une maison
vacante à cette époque, appelée la « Caminade », confrontant
avec le cimetière, le jardin et « caminade du curé ». Il
se réserve le droit de reprendre l'enclos, si lui ou ses successeurs
voulaient habiter le bourg, moyennant la restitution
de 6 écus d'or (3). Le 8 octobre 1462, devant Géraud de
Veyre, notaire, il vend aux frères Jean et Jean Condamine,
marchands à Aurillac, des cens qu'il percevait à Entredeux-
Rieux, Séduciol, etc. (3).

IV
Mais en même temps, il s'attache à fortifier la situation
du château et à agrandir sa propriété par des achats et des
échanges. En 1471, devant Jean de Tanayghano, notaire,
il achète, au prix de 400 écus d'or, aux héritiers de Pierre
et Guillaume Veyre, les rentes qu'ils percevaient sur Marmamhac,
Saint-Cernin, etc. (4). De 1460 à 1474, il fait de
multiples acquisitions autour de la Voûte. Nombreux en
effet, sont ses achats de terres et de rentes à Guyot de Marmanhac
qui, à cette époque, vivait d'expédients, à Pierre de
la Roque, Jean de Tourtoulou, aux familles de Veyre, de
La Bessouille qui liquidaient leurs biens ou se disposaient
à quitter Marmanhac (5).
Guyot de Beauclair qui avait épousé Catherine de Bosredon,
servit comme capitaine clans les Francs-Archers, devint
à la suite de son père, gouverneur dé Roure et chambellan
du roi.
Son fils, Nicolas de Beauclair, marche sur, ses traces et
s'ingénie à réaliser son plan. Il profite des circonstances
pour agrandir la propriété autour du château. De 1480 à
1483, il fait l'acquisition de la plupart des biens de Jean de
(1, 2, 3, 4, 5) Arch. du château de la Voûte.
La Roque, coseigneur de Roquenatou (1). Le 24 février
1481, devant Martin de Chavanhac et Gérant Vermenouze,
notaires, il achète à ce même Jean de La Roque, à sa femme,
Antoinette de Cocural et à leurs fils, Gabriel et Jacques
de La Roque, les biens, les cens, les maisons ellesmêmes
des petites seigneuries d'Imbertie à Roquenatou et
de la Mélhie, dans le bourg (2) (a).
Nicolas de Beauclair eut des démêlés avec Armand de
Marmanhac, fils de Guyot, qui attaqua les ventes passées
par son père à Guyot de Beauclair, père de Nicolas. L'affaire,
nous l'avons déjà vu, se termina par un arrangement
combiné par Guinot de Tournemire. choisi comme arbitre.
Nicolas de Beauclair fut condamné à verser 80 livres à
Armand de Marmanhac qui ratifia les ventes consenties par
son père.
Guyot et Nicolas de Beauclair donnèrent au château de
la Voûte une importance qu'il n'avait jamais connue. Pendant
30 ans, ils multiplièrent les acquisitions de terres et
de droits seigneuriaux, groupèrent autour de lui un important
domaine et accrurent ses richesses (3).
Tout en se consacrant à cette oeuvre, Nicolas s'occupa de
faire rebâtir le château lui-même sur l'emplacement de
l'ancien. C'est vers 1471, que le nouveau manoir fut terminé
et put recevoir ses hôtes (4). Cet événement considérable
changea les conditions d'existence de la famille. Les de
Beauclair abandonnèrent leur nid d'aigle de la montagne,
qui fut le berceau et longtemps le foyer de leurs nobles ancêtres,
pour se fixer à Marmanhac. Ils ne se désintéressèrent
pas cependant de leur vieux manoir. Ils conservèrent même
longtemps un sentiment de prédilection pour Beauclair et
la vallée de Fontanges. Dans les oeuvres nies, ils réservaient
une part plus importante à l'église de Fontanges qu'à celle
de Marmanhac, Pendant plusieurs générations, ils furent

(.1-2) Arch. du château de la Voûte.
(a) La maison de la Mélhie à laquelle était attachée cette petite seigneurie,
était près du Gachet. Elle fut revendue à la famille Banieyres
dont l'habitations était voisine. (Arch. du château de la Voûte).
(3) Arch. du château de la Voûte.
(4) La famille de Beauclair. Notice de la paroisse de Fontanges, p.
17, par le même R. P. Gaillard

fidèles à entretenir le château, mais n'y entreprirent aucune
réparation importante. Le vieux castel se dégrada peu à
peu et finit par tomber en ruines. Depuis longtemps il n'en
reste plus trace.
Nicolas de Beauclair s'installa donc à la Voûte avec sa,
famille et le château, si longtemps désert, restauré maintenant,
retrouva la vie et l'entrain d'autrefois. En 1501, Nicolas
de Beauclair eut même l'honneur de recevoir un visiteur
de marque, le duc de Bourbon (1).
Le 15 décembre 1471, Nicolas de Beauclair avait épousé
Jeanne de Barasc, qui mourut jeune, laissant un enfant,
Antoine de Beauclair. Il convola en secondes noces avec
Jeanne de Dienne, fille de Guillaume ou Guichot de Dienne.
Il mourut en 1505 : car un acte de 1506 parle de ses enfants
orphelins. Il laissa en effet trois enfants en bas âge : Georges,
Louis et Marguerite (2).
Les nombreuses acquisitions de terres et de cens faites
par Guyot et Nicolas de Beauclair, la reconstruction du
château de la Voûte, leurs charges pour maintenir la vie de
seigneurs avaient mis la famille clans la gêne. Il fallut se
procurer des ressources pour en couvrir les frais. Nicolas
de Beauclair aliéna des rentes seigneuriales, au Mas-de-
Sédaiges. à Puézac, vendit au prix de 360 livres, à Jacques
Thoury, marchand à Fontanges, la montagne de Chavaspre.
L'acquéreur la légua aux prêtres de Fontanges. Louis
de Beauclair la racheta, le 19 avril 1529, moyennant une
rente annuelle de 18 livres (3). Mais le produit de ces ventes
était insuffisant. Aussi, à sa mort. Nicolas de Beauclair
laissa-t-il à sa veuve une situation très obérée.
La liquidation des dettes, l'administration de la fortune
familiale, l'éducation et l'établissement de ses enfants constituaient
pour elle un lourd fardeau. Jeanne de Dienne se
mit résolument à l'oeuvre. Dirigée et soutenue par son père,
Guillaume de Dienne, tuteur des orphelins, elle prit des décisions
énergiques ne reculant devant aucun sacrifice. Le
15 décembre 1508, elle signa trois actes importants, rédigés
par Cambon, notaire. Par le premier, elle régularisa la si-

(1) Dict statist. du Cantal. IV vol. Marmanhac.
(2) Arch. du château de la Voûte.
(3) La famille de Beauclair.

tuation d'Antoine de Beauclair, issu du premier mariage,
en lui abandonnant 1500 livres tournois de rentes seigneuriales,
à prendre sur les villages de Tidernac (Laroquevieille).
de Puézac (de Reilhac à cette époque), de Labeau
(Saint-Simon), de Mézergues, etc. Par le second, elle céda
d'autres cens seigneuriaux à divers bourgeois d'Aurillac,
pour le prix total de 1500 livres. Par le troisième, elle ven- dit à Guillaume Del Theil. bourgeois, au prix de 1100 livres
tournois. « 42 livres et deniers » de rentes censives
avec droits seigneuriaux (1). Ces sacrifices lui permirent de
rétablir la situation, sans toutefois éteindre tout le passif.
La liquidation se poursuivit peu à peu. Le 1er décembre
1523, son fils, Louis, vendit avec pacte de rachat, à Antoine
Cabrol, docteur en médecine à Aurillac, de nombreuses
rentes sur Marmanhac, Mézergues particulièrement. La famille
devait plus tard en racheter la plupart (2).
Quant aux 42 livres de cens seigneuriaux ils furent rachetés,
eux aussi, mais un siècle après seulement. L'acquéreur
avait consacré ces rentes à la fondation d'une chapellenie
à l'église paroissiale (Notre-Dame) d'Aurillac. La
famille de Beauclair s'étant relevée, désirait récupérer ses
anciennes possessions. Le 6 décembre 1574, devant, François
Barati, notaire, François de Beauclair obtint de la communauté
et des consuls d'Aurillac. patrons de la chapellenie.
assemblés à cet effet. la promesse d'un pacte de rachat,
moyennant la somme de 2278 livres. Il avait sept années
pour payer ce capital. En même temps, on lui accordait un
bail à ferme, au prix annuel de 180 livres. Ce pacte fut
prolongé à plusieurs reprises. François de Beauclair ne
devait pas réaliser son projet (3).
Enfin, le 24 janvier 1619. devant Pierre Contrastin, notaire,
Mes Sébastien Sabatier, Ramond Carsac, Antoine de
Cebié, Charles Maynard, marchand apothicaire, faisant
pour son fils Jean, encore étudiant, consentirent la vente
définitive « à Messire Louis de Beauclair, seigneur dudit
« lieu et de la Voûte, conseiller au privé conseil du roi,
« maréchal de camp en ses armées et gouverneur du châ-
« teau et ville d'Usson », absent-, par l'entremise de Jean

(1, 2, 3) Arch. du château de la Voûte.

Daguson, son procureur, au prix convenu de 2278 livres.
« Laquelle somme fut comptée et nombrée, baillée et déli-
« vrée en pistolles, quarts d'écus et autres monnaies à Dece
moiselle Cécile de Monteilh. veuve de Jean de Fraissy,
ce vivant, conseiller au siège présidial D'Aurillac et à son
ce fils, Jean de Fraissy, avocat, qui se portent garants de ce
ce capital envers la Communauté (1).
Après ces digressions, reprenons le cours chronologique
des événements. Jeanne de Dienne, dame de Beauclair, maria
sa fille. Marguerite. à Jean de Montamat, de la paroisse
de. Raulhac et lui constitua comme dot 4000 livres tournois
et 400 livres « pour ses robes et accoutrements ». Après leur
mariage. Jean de Montamat et Marguerite de Beauclair
firent restaurer le château de Messillac qui leur servait de
résidence. Ils n'eurent qu'une fille, Jacquette, qui épousa
Guy de Saunhac. gentilhomme du Rouergue. Ce nouveau
foyer ne fut pas plus prospère que le premier. Il n'y eut
encore qu'une fille. Marguerite de Saunhac, dont la grand
mère, Marguerite de Beauclair fut la marraine, le 19 mars
1550. Marguerite de Saunhac possédait une grosse fortune.
Elle devint veuve jusqu'à 3 fois et laissa une nombreuse
postérité. Elle mourut au mois d'octobre 1621, clans la
72e année de son âge, 25 ans après son troisième mari, Raymond
Chapt de Rastignac. Elle mit au monde 15 enfants
dont 10 arrivèrent à l'âge d'homme (2).