Devant le sanctuaire Jongmyo s'ouvre une large place ombragée où se rassemblent des centaines de joueurs de Go: ce sont exclusivement des hommes, et pour la plupart d'un âge avancé. Ils déplient sur le sol des petits matelas de survie en aluminium qui leur permettent de jouer en tout confort, quelle que soit la saison, sur lesquel ils placent leur goban (un plateau quadrillé de bois) et se déchaussent pour s'y asseoir deux par deux, face à face.
Le jeu de Go se joue avec un tablier de bois sur lequel sont tracées 19 lignes horizontales et 19 lignes verticales. Sur les 361 intersections de ces lignes, chaque joueur, dispose ses 180 pierres (ardoises noires ou coquillages blancs) de manière à entourer les soldats de l'adversaire pour les faire prisonniers.
Les règles sont simples, mais le jeu est tellement ancien qu'il existe tout un corpus de stratégies, toute une culture et une tradition du Go, qui font du joueur débutant une proie facile pour un joueur expérimenté.
A l'instar de tous les autres aspects de la culture orientale, et toute populaire soit-elle, la pratique du jeu de Go ne se conçoit et s'apprécie qu'à force de pratique, laquelle tient lieu d'initiation, comme c'est le cas pour la poésie par exemple : au XVème siècle en Corée, l'abandon du système complexe des milliers d'idéogrammes chinois réservé à des élites lettrées pour un alphabet de 40 caractères seulement est à ce titre un acte éminemment démocratique.
Le jeu de Go est apparu en Chine plusieurs siècles avant notre ère et devint une véritable institution qui engendra la mise en place d'un système de classement des joueurs, la fondation d'écoles, la publication de traités théoriques, et même la création d'une administration propre.
Le jeu fut importé en Corée au Vème siècle, puis au Japon au cours du siècle suivant. On le découvrit en Europe au XVIIème par l'intermédiaire de missionnaires jésuites italiens revenus de Chine.
Le jeu fut importé en Corée au Vème siècle, puis au Japon au cours du siècle suivant. On le découvrit en Europe au XVIIème par l'intermédiaire de missionnaires jésuites italiens revenus de Chine.
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