dimanche 27 mars 2011

Don Quichotte

    Aujourd'hui je suis allé voir Don Quichotte au Séoul Art Center, l'Opéra de Séoul, interprété par la "Universal Ballet Company".
   Cette compagnie, considérée comme une des meilleures d'Asie, a été fondée à Séoul en 1984, et compte parmi les quatre compagnies professionnelles de ballet existant actuellement en Corée du sud.  Sur les 73 danseurs de la troupe, deux tiers sont coréens et la plupart des autres sont russes, tous sous forte influence du Kirov, mêlant à une excellente maîtrise de la tradition du répertoire classique une fougue et une légèreté très libre et très moderne.
  Don Quichotte est un ballet de Marius Petipa sur une musique de Léon Minkus, représenté pour la première fois au Bolchoï le 14 décembre 1869.
    Ci-dessous la seule photo du spectacle que j'ai pu trouver:

    
     Et quelques extraits d'autres interprétations, pour le plaisir...




 Svetlana Zakharova et Andrei Uvarov

Grand pas de deux - Japon 2009






Nina Ananiashvili dans les variations de Kitri 

moins académique, mais avec une impertinence pleine de coquetterie et un plaisir manifeste.




Et bien sûr avec Baryshnikov dans le rôle de Basilio

lundi 21 mars 2011

Hakanai


Dans le Monde du 18 mars 2011
à propos du courage des Japonais après le tremblement de terre du 11/03.



...Lorsque l'on a vécu une partie importante de sa vie au Japon, ce rapport aux êtres chers et à l'univers naturel fondé sur une conscience aiguë de la précarité, des joies et des peines qu'elle procure, change de manière irrémédiable le regard que l'on porte sur le monde qui nous entoure.
Le japonais a pour le dire de nombreux mots, dont l'un est hakanai, " ce qui est fragile, évanescent, transitoire ", " entre le rêve et la réalité ", et qui définit, comme le nom mujô, ce qui est impermanent et ne dure pas. Ces deux mots, très anciens, sont presque toujours associés à la condition humaine. Le premier s'écrit en associant deux éléments, celui qui désigne l'homme et celui qui désigne le songe ; la matière insaisissable dont sont faites les entreprises humaines et celles de la nature.
...l'épicurisme, la douceur de vivre, la politesse côtoient, dans les plus menus détails du vécu quotidien, la conscience tragique de vivre dans un monde fragile, perpétuellement menacé de disparaître.

François Lachaud

Directeur d'études à l'Ecole française d'Extrême-Orient



 *
hakanai : 儚い

mujo, 無常

 Genji-mon (源氏紋) n° 52 :

 蜉蝣, kagerô, l'éphémère

jeudi 17 mars 2011

Roberto Villazon


"the" tenor !


Une voix sublime dans un des plus beaux airs de l'opéra français :
Villazon chante "je crois entendre encore" de Bizet
(Les Pêcheurs de Perles)


parfait dans Haendel, un album bouleversant,


et, registre idéal pour un ténor de sa trempe,
dans "Jurame" de Maria grever

lundi 7 mars 2011

La Princesse de Montpensier




Si vous avez la flemme de lire la très belle édition originale publiée sur le site Gallica ...




...vous pouvez aussi en écouter la lecture sur le site audiocite 




Pour les plus paresseux, reste le film de Bertrand Tavernier :






Mélanie Thierry et Gaspard Ulliel,
un couple merveilleux quoique sans commune mesure avec les personnages du roman et l'envergure que leur prête le style et l'esprit de Mme de la Fayette.

jeudi 3 mars 2011

Kacho-e

     Je viens d'acheter une estampe très différente de ce que je collectionne en ce moment. Elle représente un aigle posé sur une branche, qui provient d'une série publiée en 1881 intitulée "Bairei Hyakucho Gafu", ce qui signifie Les Cent Oiseaux  de Bairei, Bairei étant le nom de l'artiste.

    Elle porte d'ailleurs le hanko de l'artiste, sceau rouge dans le coin inférieur gauche : 


    
      Kōno Bairei (幸 野 楳嶺) né le 3 mars 1844-décédé le 20 février 1895, de son vrai nom Yasuda Bairei, vécut à Kyoto où il enseigna la peinture de style Shijo. Il est connu pour être un des grands maîtres du genre "kacho-e" dont la caractéristique est la représentation des oiseaux et des fleurs. Il fut l'élève de Nakajima Raisho (1796-1871) puis de Shiokawa Bunrin (1808-1877) avant d'ouvrir sa propre école en 1880 où il forma  Takeuchi Seiho, Kawai Gyokudo et Uemura Shoen.

       On peut voir la série complète à l'adresse suivante :


      En fait avec cette estampe je reviens aux origines de ma collection. En effet mon premier achat remonte bien avant mon séjour au Japon, à l'achat d'une série de kacho-e que j'avais trouvée au marché aux puces de Clignancourt à l'époque où j'étais étudiant.
    J'étais tombé en admiration devant ces images et il m'avait été impossible de repartir sans elles : je les avais donc payées avec un magnifique chèque en bois et j'avais dû appeler ma grand-mère au secours pour me renflouer car cela représentait presque un mois de mon maigre salaire de l'époque.
   Parmi elles se trouvait déjà un aigle, blanc comme neige, perché dans un pin.


     Bien qu'il ne s'agisse pas d'estampes, je ne résiste pas au plaisir d'ajouter à cet article quelques photos de peintures d'aigles que j'ai rapportées du Japon.
     Quelques temps après avoir visité Nikko où on peut voir de magnifiques paravents représentant les plus beaux chevaux et les plus beaux aigles de la cour, je suis tombé à Tokyo sur une paire de peintures d'aigles sur leur perchoir.
    Je pense, compte-tenu de leur taille, qu'ils étaient à l'origine sur un paravent, mais l'antiquaire qui les présentait les avait trouvés déjà montés en kake-jiku, c'est à dire sur des rouleaux de soie.
     Malheureusement l'encadrement était très abîmé, et le fonds était très sale. Comme j'insistais sur ces défauts pour essayer de faire baisser le prix,  le marchand que je connaissais bien, me promit de les restaurer, de refaire l'encadrement et de faire nettoyer le papier, et que je ne regretterai pas mon achat.
    Je me félicite encore de lui avoir fait confiance car un mois plus tard, j'ai récupéré deux véritables petits chef d'oeuvre !





     Chez le même antiquaire j'ai également acheté un petit paravent à six feuilles décoré de six aigles. Mais il était en très mauvais état : j'ai pu en sauver 4 que j'ai fait encadrer. Les photos sont très mauvaises, je vais essayer de les refaire...



mercredi 2 mars 2011

Le petit marché au poisson


     Après le déjeuner, quand il fait beau, j'aime bien aller faire un tour à Cheongpa-ro. C'est un misérable quartier populaire tout en pente.
     Les magasins offrent des vitrines sans fard, totalement démodées, souvent à l'abandon ; des restaurants peut-être ouverts, mais déserts; des salons de coiffures vides devant lesquels sèchent des serviettes délavées; des épiceries où le patron désoeuvré regarde la télé; une boutique de tailleur où il mange son bol de nouilles; des quincailleries dont l'achalandage exubérant donne l'illusion d'une espèce d'activité.
       Et tout en bas, un petit marché de poisson.